LES SUCCÈS enregistrés dans des formes rares de la maladie de Parkinson avec la stimulation bilatérale du noyau subthalamique laissent entrevoir des applications dans d'autres pathologies neurologiques, voire psychiatriques graves résistantes à tous traitements, à condition que les symptômes soient déterminés par le dysfonctionnement de circuits de neurones sélectifs, par des lésions de certaines structures des parties profondes du cerveau. Dans le cas de lésions diffuses (par exemple, Alzheimer) aucune application n'est possible.
La chirurgie fonctionnelle (stimulation à haute fréquence des structures cérébrales profondes) va modifier le traitement symptomatique de certaines affections neurologiques liées à des lésions cérébrales, de certaines affections psychiatriques sans lésions cérébrales ; elle va permettre l'obtention d'effets bénéfiques sur les symptômes de patients résistant à toute thérapeutique.
Réversible et modulable.
La méthode a des atouts : elle est réversible dès que les électrodes sont retirées, modulable en fonction des symptômes de façon analogue à un traitement pharmacologique et son efficacité est prolongée ; les effets secondaires sont pratiquement inexistants, à l'exception des risques au moment d'un acte chirurgical, lors de la pose des électrodes.
Des protocoles de recherche sont en cours. On peut citer la stimulation bilatérale du pallidum dans la dystonie primaire généralisée, qui permet une amélioration des mouvements anormaux en moyenne de 50 %. On relève des échecs relatifs mais a contrario des succès spectaculaires. Dans la maladie de Gilles de La Tourette, l'espoir est de supprimer ou de limiter les tics, les vocalises et les automutilations par stimulation de certaines structures profondes contrôlant l'émotion.
Un gain de connaissances.
Dans les TOC, un protocole de recherches par la chirurgie fonctionnelle suscite des espoirs. Ces recherches, coordonnées par le Pr Agid, menées par le Dr Mallet de la Pitié-Salpêtrière et plusieurs scientifiques, soutenues par la Fondation pour la recherche médicale, ont été élaborées à partir d'observations réalisées sur des parkinsoniens, traités par stimulation électrique à haute fréquence du noyau subthalamique. Chez certains d'entre eux souffrant également de TOC, il y a a eu un effet bénéfique sur cette pathologie. Ce projet, réalisé sur des modèles animaux et sur des malades présentant des TOC résistant à toute autre thérapeutique, qui a reçu l'aval du comité d'éthique, est au stade d'essais thérapeutiques. « Grâce aux corrélations qui pourront être établies entre les modifications cliniques observées chez les patients et la localisation tridimensionnelle des électrodes implantées, cette étude devrait apporter un gain de connaissance considérable concernant les mécanismes des TOC. »
Conférence de presse à l'occasion de la Journée annuelle extraordinaire de la Société française de neurologie.
Interférences avec les messages
Le principe de la stimulation électrique à haute fréquence de structures cérébrales profondes est fondé sur une interférence avec les messages nerveux circulant dans le cerveau de stimulations électriques transmises par de petites électrodes implantées dans des structures cérébrales-clés, reliées à un stimulateur implanté sous la clavicule.
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