En 2016, plus de 1,2 million d’accidents du travail et plus de 110 000 maladies professionnelles ont été déclarés. Par rapport à 2011, les affections psychiques reconnues en maladies professionnelles ont augmenté de 40 %, avec trois fois plus de demandes. Parallèlement, le travail se transforme, avec le lean management, la généralisation du travail sur écran ou de l’usage du smartphone, le télétravail… Face à ce constat, la santé au travail est aujourd’hui plus que jamais un enjeu de société qui nous concerne tous.
Le nombre de médecins du travail, insuffisant pour pouvoir contribuer à la prévention des problématiques de santé au travail et la désinsertion professionnelle qui en découle, a conduit les instances gouvernementales à réformer l’organisation des services de médecine et santé au travail, notamment à travers la loi El Khomri.
De nombreux changements en résultent, en particulier la nouvelle répartition des missions au sein de l’équipe de santé au travail, avec l’élargissement du rôle des infirmiers et la suppression de l’aptitude pour les salariés non soumis à un risque particulier. En outre, les entreprises sont incitées à mettre en œuvre une prévention accrue des risques psychosociaux centrée sur l’organisation et le management afin d’améliorer la qualité de vie au travail.
Il est encore trop tôt à ce jour pour évaluer les effets de ces changements.
Enfin, un travail considérable de conseil en prévention a été réalisé par les médecins du travail avec l’aide des Carsat pour prévenir les accidents du travail ou les maladies professionnelles. Néanmoins, les chiffres élevés des accidents dus à la manutention, mise en cause dans 53 % des accidents du travail et environ 80 % des maladies professionnelles, poussent à s’interroger sur les mesures de prévention complémentaires à mettre en œuvre dans les secteurs à risque. Quelles autres pistes sont à promouvoir ? Comment faciliter le retour ou le maintien dans l’emploi de salariés dont la durée de vie professionnelle s’allonge ? Qu’en est-il dans les autres pays européens ?
Présidente du comité scientifique du 35 e CNMST, CHU de Marseille
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