L’ÉTUDE des chercheurs américains a été faite sur des rats, mais leurs résultats semblent particulièrement prometteurs. En effet, il s’agissait de réduire les conséquences mnésiques et cognitives des traumatismes crâniens, grâce à une association thérapeutique. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec l’utilisation synergique de minocycline et de N-acétylcystéine.
D’emblée, les chercheurs, Samah G. Abdel Baki et coll. (New York), précisent que des associations ont été testées face à l’inefficacité des monothérapies. Ils ajoutent que les conséquences d’un traumatisme crânien se traduisant par de multiples mécanismes pathologiques les divers modes d’action des traitement associés peuvent mieux agir sur ces divers processus… Avec le risque de majorer les effets indésirables. Pour limiter cette conséquence, l’utilisation de molécules largement connues et disposant d’une AMM semblait une solution appropriée.
Schématiquement, les animaux ont eu la possibilité de mémoriser un parcours dans une cage. Au cours de ce trajet, ils recevaient des chocs par endroits, chocs qu’ils apprenaient rapidement à éviter. Les tests ont consisté, ensuite, à asséner aux rongeurs un traumatisme crânien d’une violence bien contrôlée et à les tester sur le parcours à risques. Cette démarche d’évitement va au-delà de la simple mémorisation, elle utilise des ressources cognitives élevées.
Une heure après le traumatisme crânien.
L’équipe a découvert plusieurs actions de l’association minocycline-N-acétylcystéine. Tout d’abord, le traitement, au moins 24 heures auparavant, prévient les déficits cognitifs en améliorant l’apprentissage et la mémoire. Ensuite, les deux molécules limitent aussi bien la perte de myéline que la minocycline seule. L’association tempère la formation d’IL1 bêta de façon préventive, mais non plus après le traumatisme. Enfin et surtout, la synergie thérapeutique améliore l’apprentissage de tâches et diminue la perte mnésique lorsqu’elle est administrée une heure après le traumatisme crânien.
Expliquant l’activité thérapeutique, les auteurs rappellent qu’un traumatisme crânien provoque des lésions à la fois des substances blanche et grise. Mais les marqueurs d’une atteinte de la substance blanche semblent, à l’heure actuelle, mieux corrélés aux fonctions cérébrales supérieures. Quant à l’IL1 bêta, il a été montré qu’elle s’élève en cas de traumatisme cérébral. Des perfusions d’un antagoniste réduisent les lésions et majorent les performances post-traumatiques, alors que, à l’inverse, des perfusions d’IL1 augmentent la taille des lésions.
PLoS ONE, vol 5, n° 8, e12490.
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