Après cinq ans d`utilisation dans la vraie vie, le rivaroxaban (Xarelto®, laboratoire Bayer) a réussi son examen de passage. Alors que les agences de santé en France suspectaient un surrisque hémorragique avec les anticoagulants oraux directs (AOD), les études observationnelles ont confirmé le bon profil de tolérance du rivaroxaban. Exemple, dans l’étude NACORA menée par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) : « Les résultats sont rassurants », écrivent les auteurs. La fréquence des effets secondaires est donc comparable entre cet AOD et les antivitamines K.
À terme une hospitalisation qui ne sera plus systématique
Quant à l’absence d’antidote, les services d’urgence sont confrontés à ces cas rares qui bénéficient d’une prise en charge standardisée. Une mise au point d’un antidote est toutefois en phase de développement par le laboratoire Portola grâce au soutien de Bayer. Le bénéfice de ces nouveaux médicaments ne se réduit pas à leur facilité d’emploi comme la prise orale ou l’absence de contrôle biologique. Le temps médical est réadapté avec la fin de l’adaptation des doses d’AVK, suite à l’arrêt des prélèvements biologiques. Dans l’indication de l’embolie pulmonaire, le traitement par voie orale devrait modifier en profondeur la prise en charge. Chez les patients présentant peu ou pas de facteurs de risque, l’hospitalisation ne devrait plus être systématique à terme.
Outre cet effet structurant sur le système de santé, des nouvelles études sont en cours afin de répondre aux besoins médicaux non satisfaits. À ce jour, plus de 275 000 patients sont inclus dans des études cliniques et dans des études en vie réelle. Citons l’étude NAVIGATE ESUS dont l’objectif est d’évaluer l’intérêt d’une prévention secondaire après AVC ischémique d’origine non déterminée, soit 25 % des cas de ce type d’AVC. L’enfant bénéficie également d’essais spécifiques avec le traitement de la maladie thromboembolique veineuse chez l’enfant. Enfin, la place de Xarelto® est étudiée dans la prévention à long terme après un syndrome coronarien aigu (GEMINI ASC). Ce programme devrait compléter les quatre AMM européennes dans les cinq indications.
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