ADMINISTRÉS par voie orale, les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont aussi efficaces que lorsqu'ils sont injectés pour traiter les ulcères gastriques qui saignent. Le Dr Loren Laine a mis en place une étude sur 66 patients qui présentaient une hématémèse d'origine ulcéreuse, dont la lésion avait déjà été traitée par électrocoagulation au décours d'un geste d'endoscopie. Une fois le saignement contrôlé, les patients ont été randomisés pour recevoir du lansoprazole soit par voie intraveineuse à la dose de 90 mg en bolus, suivie d'une injection continue de 9 mg/h ; soit par voie orale, à la dose de charge de 120 mg, suivie de 30 mg toutes les 3 heures pendant 24 heures. Tout au long du traitement, le pH gastrique était enregistré.
Le pH moyen est repassé au-dessus de 6.
Une heure après le début du traitement, le pH gastrique s'établissait à 5,3 pour les patients traités par voie intraveineuse, contre 3,3 pour ceux qui avaient reçu le traitement par voie orale. En revanche, après un délai d'une heure trente, la valeur du pH était similaire dans les deux groupes. Le pH moyen est repassé au-dessus de 6 après deux ou trois heures de traitement par voie intraveineuse contre trois à quatre heures lorsque la voie orale était utilisée. «Puisque le seul mécanisme d'action des IPP sur les phénomènes hémorragiques passe par son effet sur la sécrétion acide, les résultats de l'étude suggèrent qu'il est envisageable de se dispenser de la mise en place d'un traitement par voie intraveineuse sans effet délétère pour le patient», expliquent les auteurs.
Néanmoins, il faut souligner que les investigateurs n'ont pris en compte que l'effet du traitement sur le pH et que cette étude doit être confirmée en utilisant des paramètres cliniques tels que l'incidence des récidives de saignements. Enfin, il conviendra de confirmer que le délai légèrement majoré de l'augmentation du pH lorsque le traitement est administré par voie orale n'est pas nocif cliniquement pour le patient.
« Gastroenterology » 2008 ; 134 : 1836-41.
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