L'ENQUETE HID, suivie au cours de deux périodes : 1998-1999 et 2000-2001, a pour but de décrypter les « déterminants d'un processus qui conduit à la perte d'autonomie : la maladie peut, par exemple, engendrer des problèmes fonctionnels (visuels, locomoteurs...) qui peuvent eux-mêmes entraîner des difficultés pour accomplir sans aide des activités usuelles (toilettage, habillage...) ».
En 1998-1999, la moitié des personnes âgées de 55 ans ou plus déclarait avoir un problème fonctionnel physique, de vue ou d'orientation dans le temps. Et 20 % d'entre elles faisaient état de restrictions sévères pour les activités de soins personnels, les autres pouvant maintenir une certaine autonomie.
Une évolution par stades.
L'analyse à partir de la seconde vague de l'enquête (2000-2001) permet d'observer l'évolution de l'état de santé fonctionnel. Parmi l'ensemble des personnes interrogées, la probabilité de déclarer le même état de santé prédomine, en particulier pour celles qui étaient initialement indemnes de tout problème fonctionnel : 77 % d'entre elles le sont encore deux ans plus tard. Toujours parmi ces personnes qui ne connaissent aucun problème fonctionnel, 19 % déclarent deux ans plus tard une limitation physique, de vue ou d'orientation dans le temps. Parmi elles, la survenue en deux ans de restrictions d'activité sévères pour les soins personnels est toutefois beaucoup plus rare.
« En deux ans, il apparaît donc que la plupart des personnes qui entament un processus de dégradation de leurs capacités fonctionnelles passent d'abord par une phase de limitation fonctionnelle sans restriction d'activité, ce qui suggère une évolution par stades ».
A contrario, parmi la moitié des personnes de 55 ans qui déclaraient des limitations fonctionnelles lors de la première vague d'enquête, une sur cinq n'en déclare plus deux ans après. « Ainsi, alors que les limitations fonctionnelles apparaissent bien comme un stade prédictif de la perte d'autonomie, dans la mesure où ces limitations l'accompagnent ou la précèdent de façon quasi incontournable, les chances de s'en défaire ou de ne plus les ressentir par la suite ne sont pas négligeables. » Toutefois, ces probabilités évoluent rapidement avec l'âge.
Même parmi les personnes qui déclaraient des restrictions d'activité sévères pour les soins personnels lors de la première vague d'enquête, il existe aussi une chance de récupérer une certaine autonomie après deux ans.
Cependant, un quart des enquêtés qui déclaraient des restrictions sévères pour les activités de soin personnel est décédé avant la seconde vague d'enquête. Les risques de décéder dans les deux ans sont fortement liés à l'état de santé fonctionnel et diffèrent selon le niveau d'instruction. Selon l'étude, il existerait un « effet protecteur résiduel lié au fait d'avoir un diplôme supérieur au bac, qui pourrait s'expliquer par un état de santé globalement meilleur que celui des moins diplômés. Il se peut aussi que les plus instruits déclarent plus rapidement des problèmes fonctionnels conduisant ainsi à comparer des états de sévérité différents d'un groupe à l'autre. Une meilleure gestion des problèmes fonctionnels et des problèmes de santé en général peuvent aussi expliquer cet avantage qui leur permettrait de se prémunir plus longtemps d'une évolution fatale. ».
* « Etudes et résultats » n° 349, publication de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), ministères de l'Emploi et de la Santé.
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