Contrôle tensionnel
Pour les auteurs de l'étude Ucsd Statin Study, le bénéfice cardio-vasculaire des statines chez les patients à haut risque est trop rapide pour être seulement dû à un ralentissement de la progression de leurs lésions athéromateuses. Certaines données suggérant leur effet sur la pression artérielle, ils ont donc mis en œuvre cet essai randomisé en double aveugle sur 1 016 sujets ne souffrant ni de cardiopathie ni de diabète et dont le taux de LDL cholestérol était compris entre 1,15 et 1,90 g/l. Les hommes devaient être âgés de plus de 20 ans et les femmes être ménopausées. Un tiers a reçu un placebo, un tiers de la simvastatine à la posologie de 20 mg par jour et les autres 40 mg par jour de pravastatine. Après six mois de traitement, la pression artérielle systolique avait diminué de 2,79 mmHg en moyenne sous simvastatine et de 2,47 mmHg sous pravastatine. La pression diastolique avait baissé respectivement de 2,67 et 2,47 mmHg. Cette réduction des chiffres tensionnels est statistiquement significative. Deux mois après l'arrêt du traitement, la pression artérielle est revenue aux valeurs initiales, ce qui confirme bien une action spécifique de cette classe thérapeutique. Etant donné le faible pourcentage d'hypertendus dans la population étudiée, les résultats ne permettent pas de vérifier l'action antihypertensive chez les sujets ayant des chiffres élevés. Par ailleurs, l'exclusion des patients diabétiques et coronariens constitue aussi une limite à cette étude. Néanmoins, cet effet des statines sur la pression artérielle pourrait expliquer le bénéfice rapide observé chez des patients à haut risque cardio-vasculaire, et plus particulièrement l'impact favorable sur le risque d'AVC, qui ne peut guère être attribué à une baisse de la cholestérolémie, estiment les auteurs.
Une autre étude Ascott-LLA apporte un éclairage complémentaire sur la relation statine-PA. Elle a en effet porté sur plus de 10 000 sujets hypertendus qui ont reçu, soit un placebo, soit 10 mg d'atorvastatine. A la fin de l'étude, après un traitement de 3,3 ans en moyenne, aucune différence significative de pression artérielle n'a été observée entre les deux groupes. Déception tempérée par les résultats intermédiaires qui mettent en évidence une baisse modeste mais statistiquement significative des chiffres tensionnels (au maximum - 1,1 et 0,7 mmHg pour les pressions systolique et diastolique respectivement) sous atorvastatine entre la 6e semaine et le 18e mois de traitement. Selon le rapporteur, B. Dalhof, cette action serait peut-être plus importante car les patients du groupe placebo ont reçu un plus grand nombre d'antihypertenseurs et des posologies plus élévées.
Communications des Drs Beatrice Golomb (San Diego) et Bjorn Dahlof (Londres).
* Ucsd : University of California San Diego.
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