COMME LE RAPPELLE le Dr Joseph Monsonego, avec plus de 450 000 cas annuels et 200 000 décès, le cancer du col est la deuxième cause de cancer chez la femme dans le monde. En Europe, où beaucoup de pays ont mis en place un programme de dépistage du cancer du col, la maladie se situe au troisième rang des cancers féminins en termes d’incidence.
En 2000, en France, le cancer du col touche chaque année 3 400 femmes et est responsable de 1 000 décès.
Les HPV à risque sont les agents responsables nécessaires au développement de ce cancer. Les papillomavirus de type 16 et 18 sont en cause dans 70 % des tumeurs épidermoïdes du col dans le monde. Si, dans les pays développés, le dépistage fondé sur le frottis a fait baisser son incidence de 70 %, ce cancer reste un problème majeur de santé publique dans les pays en développement surtout, mais aussi sous nos latitudes en raison des obstacles et des limites de ce dépistage.
Nouvelles méthodes diagnostiques, vaccins.
De nouvelles méthodes diagnostiques, dont les résultats seront présentés au congrès, devraient l’améliorer. Il s’agit de techniques de capture hybride et de PCR (Polymerase Chain Reaction), mais aussi de marqueurs moléculaires, qui permettent de mieux repérer les lésions à risque. Ces nouveaux outils devraient contribuer à améliorer à la fois le dépistage et l’évaluation du risque évolutif et, par conséquent, la prise en charge.
Parallèlement, la mise au point de vaccins contre les papillomavirus responsables de la majorité des cancers du col utérin va transformer, dans les prochaines années, l’histoire naturelle de la maladie et, à terme, son épidémiologie. Les premiers vaccins HPV prophylactiques devraient être disponibles avant la fin de l’année 2006. Les essais cliniques, qui bénéficient de plus de quatre ans de suivi postvaccinal, montrent qu’ils induisent une forte production d’anticorps neutralisants avec un minimum d’effets secondaires, une protection de 100 % de l’infection à HPV 16 et 18 persistante et des CIN de haut grade.
Un objectif ambitieux.
Associée au dépistage, on estime qu’une large couverture vaccinale pourrait réduire de 90 % l’incidence de ce cancer, un objectif ambitieux qui nécessitera, bien entendu, d’importants efforts de formation du corps médical et d’information du public. Mais, avant tout, ces innovations vont imposer une redéfinition rapide des stratégies de dépistage et de prise en charge. C’est dans ce contexte qu’Eurogin prend cette année une dimension particulière puisque ce congrès international accueillera près de 2 000 médecins et chercheurs de 65 pays, parmi lesquels les meilleurs experts. Il permettra de faire le point sur les progrès diagnostiques, thérapeutiques et prophylactiques, mais aussi de discuter leurs implications pour la pratique.
Dépistage, nouvelles techniques, politiques de prévention.
Au cours de ces quatre jours, les participants pourront assister à une conférence de consensus sur le dépistage, les nouvelles techniques diagnostiques et les politiques de prévention ; suivre des sessions de formation médicale continue ; écouter les communications libres et participer aux symposium satellites.
Parallèlement, également au palais des Congrès de la porte Maillot, se tiendra Progin, une réunion francophone de FMC de deux jours sur les « infections et pathologies génitales à papillomavirus » destinée à tous les professionnels de santé impliqués : gynécologues, cytopathologistes, biologistes, internes et étudiants, mais aussi chefs de projet recherche et développement et chargés d’étude de l’industrie.
D’après un entretien avec le Dr Joseph Monsonego, directeur des comités scientifiques d’Eurogin-Progin.
* Eurogin 2006, Human Papillomavirus Infection and Global Prevention of Cervical Cancer, Paris, palais des Congrès, 23-26 avril 2006, www.eurogin.com/2006.
** Progin 2006, Infections et pathologies génitales à papillomavirus, Paris, palais des Congrès, 25-26 avril 2006, www.eurogin.com/2006/progin.
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