De notre correspondant
C'est une société de Floride, Applied Digital Solutions qui a inventé cette nouvelle puce, appelée VeriChip.
L'idée de ses ingénieurs est née des attentats du 11 septembre. La puce est conçue comme un moyen d'identification irrécusable d'une personne. C'est une carte d'identité sous la peau à laquelle seule un scanner approprié peut avoir accès.
La technologie n'est pas récente. Il y a plus de dix ans, Applied a acheté une société concurrente, Destron Fearing, qui fabriquait des puces implantées chez des animaux. Elles permettent aux propriétaires d'animaux domestiques de les retrouver quand ils sont perdus. Ce sont principalement les chiens et les chats américains qui en sont équipés.
Pour passer de l'animal à l'homme, quoi de plus facile ? Les dirigeants d'Applied, conscients des difficultés éthiques, ont d'abord renoncé. Puis les attentats du 11 septembre et la surveillance des aéroports leur ont fait penser que la puce implantable pouvait rendre d'immenses services dans le domaine de l'identification et de la sécurité.
Une demande d'AMM
Ils ont donc relancé leur vieux projet et ont l'intention de demander une autorisation de mise sur le marché à la Food and Drug Administration (FDA). Avec un codicille : l'usage de VeriChip chez les humains ne peut être mis en œuvre qu'avec le consentement du sujet concerné.
Voici comment le système fonctionnerait : la puce n'est pas plus grande qu'un grain de riz. Une personne privée ou une société l'achète à Applied pour 200 dollars (environ 230 euros). C'est Applied qui introduit dans la puce les données que l'acheteur veut conserver. L'acheteur apporte la puce à son médecin qui peut l'implanter avec une seringue assez grosse. Le médecin surveille la puce pendant quelques semaines : il doit s'assurer que le patient ne la sent plus, que l'implantation n'a entraîné aucun effet indésirable (par exemple, une infection).
VeriChip ne produit pas de courant électrique. C'est une puce magnétisée qui répond passivement à la sollicitation du scanner. Le scanner active une bande magnétique longue d'un millimètre sur la puce qui comporte aussi un émetteur ; lequel transmet les données au scanner qui les reproduit sur un écran. Sans le scanner, il est impossible de « lire » la puce. Applied a l'intention de donner gratuitement les scanners aux hôpitaux et aux services de secours d'urgence dans l'espoir d'en faire un équipement standard qui encouragera les implantations de VeriChip.
« Le problème, c'est que l'usage de la puce peut être étendu à d'autres domaines que l'identification et l'histoire médicale, explique Lee Tien, membre d'une association qui défend les libertés individuelles. Nous connnaissons le phénomène. On invente un nouveau gadget aux objectifs bien définis, et puis il est utilisé pour d'autres objectifs. »
Retrouver un otage
C'est si vrai qu'Applied Digital Solutions pense à utiliser la puce pour suivre à la trace tous les mouvements et déplacements d'une personne et la retrouver infailliblement là où elle est. Dans l'esprit d'Applied, ce serait très utile pour retrouver une personne prise en otage. Mais d'autres utiliseront VeriChip pour chercher et trouver des gens qui ne souhaitent pas être dérangés dans leur vie privée.
« Nous avons déjà tracé la ligne de démarcation entre les usages bénins et criminels de la puce, déclare au « Quotidien » Keith Bolton, l'un des représentants d'Applied Digital. Nous n'irons jamais donner des scanners à des individus ou à des groupes qui s'en serviraient pour obliger certaines personnes à porter la puce. »
Des groupes religieux dénoncent VeriChip comme la marque au fer rouge utilisée pour le bétail. A quoi Applied répond que la marque est visible, pas la puce. Et affirme que beaucoup de patients, allergiques par exemple, sont demandeurs. Un habitant de Coral Springs, en Floride, souhaite être le premier à l'avoir achetée.
Adresse électronique d'Applied Digital Solutions : http : //www.adsx.com
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