DE NOTRE CORRESPONDANT
DEPUIS L’ÉTÉ dernier aux urgences pédiatriques et depuis octobre 2005 aux urgences adultes du CHU de Rennes, les dossiers médicaux des patients sont accessibles sur informatique. « Un gain de temps certain, note le Dr Arnaud de Charry, médecin référent de ce programme. Pouvoir accéder, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons aux urgences, au dossier qui centralise toutes les informations dont nous avons besoin pour le patient nous évite de courir. »
Après avoir informatisé ses traitements administratifs (la paie, la comptabilité, la facturation), comme tous les autres établissements de santé, le CHU de Rennes a étendu l’informatisation aux domaines techniques liés aux équipements biomédicaux (l’imagerie, les laboratoires). Puis, en 2004, il a engagé une vaste démarche collective pour mettre en place l’informatisation de l’activité des soins, en choisissant d’abord d’implanter un logiciel spécifique (« Résurgences ») aux services des urgences.
Concrètement, l’outil, disponible sur les ordinateurs installés dans chaque box, comme sur ceux des salles de soins de médecine adulte et sur ceux des consultations, permet l’accès à une multitude d’informations.
Dès l’entrée aux urgences, un dossier est créé automatiquement sur informatique. Tous les actes médicaux effectués sur le patient y seront répertoriés. L’examen d’évaluation réalisé par l’infirmier d’orientation définit un code d’urgence qui détermine le type de prise en charge, illustré par un bandeau de couleur. Le dossier est transféré directement au secteur opportun. « Le médecin a en plus accès, via un serveur intranet, aux antécédents du patient, s’il est connu des urgences, et aux avis des spécialistes consultés au CHU » , explique Arnaud de Charry. Plus besoin de contacter tous les secrétariats pour avoir les comptes rendus. Très rapidement, donc, le médecin a devant lui l’ensemble des éléments. Il lui suffit de cliquer sur de petites icônes pour consulter les résultats de biologie ou les constantes, par exemple.
A son tour, le médecin urgentiste entre dans le dossier ses observations et les prescriptions que l’infirmier trouvera sur son écran. Pour le remplir, deux options s’offrent à lui : le texte libre ou un questionnaire formaté. Initialement, la codification des prescriptions étant très précise, donc jugée trop contraignante, des moyens de la contourner pour la rendre moins rigide ont été imaginés. Mais, à quelques semaines de la mise en oeuvre du plan de soins, très demandée par les infirmiers, l’habitude de ne pas renseigner tous les champs prévus doit être corrigée, sinon, cela rendrait « ingérable », selon le Dr de Charry, l’utilisation de cette fonction par les équipes soignantes. Avec ce nouvel outil informatique, les professionnels entrent bien dans l’ère de « la traçabilité ». « Et le fait de pouvoir parcourir les dossiers rapidement, souligne le médecin référent, met bien en évidence les dysfonctionnements. Pour cette raison, je dis clairement quelles conséquences médico-légales les erreurs de transcription peuvent entraîner. Et, avec ce système, tout est consigné et n’est pas effaçable. »
Si beaucoup de fonctionnalités ont été déjà insérées dans le logiciel utilisé à Rennes à la demande des professionnels de santé, d’autres devraient s’y ajouter pour améliorer encore l’outil. Entre autres exemples : une présentation du dossier médical plus lisible lorsqu’il doit être imprimé pour être transmis aux autres services du CHU en attendant leur informatisation prévue dans le cadre du projet Synapse 2006-2010.
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