ROSELYNE BACHELOT devrait annoncer sous une quinzaine de jours comment elle compte relancer concrètement le projet du dossier médical personnel (DMP). «On attend encore l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) qui sera rendu le 1erjuin», précise-t-on dans l'entourage de la ministre de la Santé.
En attendant, Roselyne Bachelot a convié à dîner un petit cercle d'experts, lundi soir, avenue Duquesne, afin de recueillir leur opinion sur les conclusions du rapport Gagneux (« le Quotidien » des 25 et 29 avril). La ministre a pu consulter ainsi de visu des interlocuteurs aux profils variés : industriels, universitaires, praticiens porteurs de projets informatiques régionaux, élus... Parmi les représentants institutionnels, figuraient notamment le Dr Jacques Lucas, vice-président de l'Ordre national des médecins (qui présente aujourd'hui même son livre blanc sur l'informatisation de la santé), une représentante de la CNIL et Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS, regroupant des associations de patients et d'usagers). Deux personnes ont brillé par leur absence : Jacques Sauret, directeur du Groupement d'intérêt public (GIP) DMP, ainsi que Michel Gagneux, inspecteur général des Affaires sociales et pilote de la mission de relance du DMP, que la ministre avait nommée en décembre.
Exploration.
«C'était un petit dîner exploratoire» qui a donné lieu à «un échange assez franc et constructif», relate le président du CISS, interrogé par « le Quotidien ». Christian Saout souligne aussi que si Roselyne Bachelot s'est montrée «attentive» aux suggestions de ses différents convives, elle n'a en revanche «rien dit de ses intentions» pour la suite. «Il n'y a pas eu de scoop», résume un autre de ses invités privilégiés, qui préfère garder l'anonymat. «Globalement, tout le monde reste d'accord pour dire que le projet DMP est une bonne idée et qu'il faut le mener à bien», observe-t-il. «Unanimement, les personnes présentes ont considéré que le rapport Gagneux était une bonne base pour relancer le DMP», confie un autre, lui aussi sous le couvert de l'anonymat. En levant le caractère obligatoire du DMP pour le patient, le rapport constitue «une très bonne porte de sortie», confirme Christian Saout.
De sources concordantes, un consensus s'est fait autour de l'optique du rapport Gagneux selon laquelle le projet DMP ne représente maintenant qu'une partie du vaste chantier de l'informatisation de santé, et non plus son point de convergence.
Au-delà des annonces que devrait faire Roselyne Bachelot courant juin, la relance du projet DMP et du chantier de l'informatisation du système de santé passera inévitablement par des modifications de la législation, si la ministre suit les propositions de la mission Gagneux. Ces modifications pourraient se faire au moins sur trois points dans le prochain projet de loi « Santé, patients et territoire » à l'automne : la suppression de l'obligation d'ouvrir un DMP pour le patient, le regroupement de certains GIP (GIP-DMP, GIP-CPS...) et peut-être l'instauration d'une nouvelle autorité de surveillance éthique.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature