La situation de l’ophtalmologie n’en fait plus une cible pour les autorités de tutelles, le taux d’ambulatoire étant voisin de 90 % en chirurgie de la cataracte, montrant que l’objectif est apparemment atteint. Notons aussi que les chirurgies des paupières sont depuis longtemps ambulatoires. L’opération de la cataracte s’est spontanément développée sur cette modalité en France, dès 1990, en raison de l’impulsion de centres innovants pour la très grande majorité privés et/ou libéraux, et cela sans aucun véritable soutien institutionnel. Les pays anglosaxons étaient déjà très en avance, et nos tutelles ont largement puisé dans les expériences canadiennes, belges et australiennes.
Indépendant ou intriqué
La tendance générale en France n’est pas de se diriger vers des centres autonomes, en dépit de l’importante expérience étrangère et du succès des rarissimes centres indépendants de notre pays (4 en France depuis 1980 toutes spécialités confondues). La préférence va vers une imbrication, plus ou moins lâche, au sein même du bloc opératoire. L’expression « unité de chirurgie ambulatoire » (UCA) a le mérite d’être ouverte à toutes formes d’exercice. C’est la seule modalité acceptée largement par les pôles médicaux, administratifs, anesthésiques, syndicaux et les autorités de tutelle. Au demeurant, la plupart des structures ambulatoires, pompeusement ainsi baptisées, se résument à de simples suppressions d’hébergement accompagnées de modifications de signalétiques. Bien souvent, des étapes intermédiaires s’imposent (hôpital de semaine, hôtel de voisinage, etc.).
La France est passée à côté de véritables dispositifs ambulatoires indépendants ou autonomes. Les adversaires de ce dernier type de modèle les qualifient de « forains » ! La Haute Autorité de santé (HAS) a même inscrit en sous-titre de son opuscule sur le mode d’exercice de la cataracte : « Une activité chirurgicale qui ne peut être pratiquée au cabinet ! », commentaire curieux pour un guide qui ne donne aucune preuve ou argument fondé sur des preuves… Tout en ayant validé des recommandations sur la bonne façon de procéder et qui n’excluent en rien la méthode ! Au demeurant, il est stupéfiant de constater le considérable retard conceptuel national, alors qu’aux États-Unis la proportion des actes en ambulatoire en hôpital est passée de 90 à 45 % en 30 ans pendant que la proportion durant la même période passait à 38 % pour les centres ambulatoires satellites et à 17 % pour les centres indépendants (encore nommé cabinet en France !). L’hôtel hospitalier, connu en ophtalmologie, ne semble présenter aucun véritable intérêt en chirurgie du segment antérieur. Il reste à évaluer pour les opérations rétinovitréennes ambulatoires.
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La plupart des « unités de chirurgie ambulatoire », pompeusement baptisées, se résument à de simples suppressions d’hébergement accompagnées de modifications de signalétiques.
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