LES MALADIES rénales touchent aujourd'hui quelque trois millions de personnes en France, soit environ un Français sur vingt, dont beaucoup l'ignorent. Le diagnostic de ces maladies demeurant trop souvent tardif (plus de 30 % des patients sont adressés à un néphrologue moins de six mois avant leur mise en dialyse), 7 000 malades parviennent chaque année au stade terminal d'une insuffisance rénale chronique, un chiffre en hausse d'environ 6 % par an. Malgré la loi de santé publique votée de 2004, dont l'un des objectifs était de ralentir la progression du nombre de patients en dialyse à l'échéance 2008, les chiffres et l'évolution des maladies rénales restent alarmants. Et ces pathologies ont des «conséquences radicales sur la qualité de vie des patients». Les traitements, qu'il s'agisse d'hémodialyse ou de dialyse péritonéale (1 patient sur 10), sont lourds et invalidants à vie ; l'espérance de vie est notablement réduite ; et les malades doivent faire face à de multiples obstacles à l'insertion dans la sphère sociale. La transplantation n'est une solution que pour un petit nombre de patients : sur 6 491 malades attendant une greffe de rein au 31 décembre 2007, seuls 2 911 ont pu être opérés en 2007, dont 234 (8 %) grâce au don d'une personne vivante.
Selon un sondage réalisé pour la FNAIR par Louis Harris, près d'un Français sur deux a intégré le fait que l'insuffisance rénale est presque toujours asymptomatique, ce qui constitue un point essentiel de l'information sur ces maladies, mais l'insuffisance rénale n'est toujours pas reconnue comme une maladie «grave» et suscite moins de craintes que d'autres pathologies, telles que le cancer, le sida , l'Alzheimer ou le diabète.
Repérer les patients à risque.
D'où la nécessité, pour la FNAIR, d'optimiser le travail de sensibilisation, de prévention et d'information, en donnant une nouvelle envergure à la Semaine du rein, organisée en partenariat avec la Fondation du rein. Grâce au soutien d'un laboratoire d'analyse public et privé sur deux et à celui des épidémiologistes, un dépistage gratuit approfondi est proposé. La population pourra se rendre dans un service de néphrologie pour avoir un premier dépistage à la bandelette urinaire, puis dans un laboratoire partenaire pour un dosage sérique de la créatinine avec estimation de la fonction rénale. Au terme des examens, un formulaire anonymisé établi en trois exemplaires (patient, médecin traitant et FNAIR) sera remis et attestera du bon suivi de l'opération.
Au-delà de la prise de conscience que peut permettre cette quatrième édition, «il est important d'assurer dans la durée la surveillance et le suivi de ces maladies souvent silencieuses», rappelle la fédération, qui souligne le rôle du médecin généraliste mais aussi du diabétologue, du cardiologue ou encore du médecin du travail, face aux patients qui présentent des facteurs de risque plus élevés : les diabétiques, les hypertendus, les seniors (au-delà de 60 ans, 30 % des individus ont perdu au moins le tiers de leur fonction rénale, 40 % après 70 ans), les proches parents d'une personne atteinte d'une maladie rénale génétique ou encore les personnes ayant pris des traitements médicamenteux potentiellement toxiques pour les reins sur de longues périodes ou de manière répétée.
Une opération auprès des élèves de CM1 et CM2, des colloques et différents événements seront aussi organisés pendant cette semaine. Dont une grande marche pour les maladies rénales organisée samedi, avec l'association Polykystose France, à Paris et à Orléans.
Numéro Indigo 0825.80.17.03, www.semainedurein.fr, www.fnair.asso.fr, www.apiedpourlesreins.com.
3 millions de Français
Avec l'augmentation de l'espérance de vie et le développement de pathologies comme le diabète ou l'hypertension, les maladies rénales touchent une part croissante de la population. Près de trois millions de personnes en France sont concernées et la plupart l'ignorent. En 2006, 35 000 patients victimes d'insuffisance rénale terminale étaient sous dialyse et 20 000 avaient été traités.
Le coût d'une année de traitement (médicaments et transports) se situe autour de 60 000 euros par malade. Les traitements représentent plus de 2 % du budget total de la santé, pour près de 1 % de la population.
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