Une information judiciaire a été ouverte à Nice pour « homicide involontaire » et « poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure », après le décès, en 2009, d’une femme habitant au-dessus d’un pressing et intoxiquée par des rejets de perchloroéthylène.
L’installation de nettoyage à sec, ouverte en 2008 et fermée depuis cet été, avait été jugée, en août 2009, non conforme aux conditions d’exploitation fixées par la loi, notamment en termes d’étanchéité des murs et plafond, selon la préfecture. Mais le propriétaire du commerce n’avait procédé à aucuns travaux et les émanations très fortes de perchloroéthylène, dénoncées à de nombreuses reprises par la retraitée José-Anne Bernard et d’autres copropriétaires, avaient perduré sans que les autorités n’interviennent plus, dénonce Frédéric Bernard, le fils de la victime. Sa mère septuagénaire est décédée le 25 décembre 2009 d’une attaque cardiaque. Une autopsie a révélé qu’elle avait été intoxiquée au perchloroéthylène. « Elle en avait dans tous les organes, sauf dans l’estomac », ce qui exclut l’hypothèse d’un suicide ou d’une ingestion par accident, dit son fils.
Membre de l’Association de défense des victimes d’émanation de perchloroéthylène des pressings (basée à Rennes), Frédéric Bernard dit aujourd’hui se battre pour « que ce genre de choses n’arrive plus » et que les victimes d’émanations de ce solvant ayant « des lésions définitives au cerveau puissent être sauvées ». Et de prendre pour exemple un jeune restaurateur rennais présentant ce genre de lésions qui se bat lui aussi pour la fermeture du pressing attenant à son commerce.
Le perchloroéthylène est classé parmi les composés chimiques cancérogènes probables pour l’homme par le Centre international de recherche sur les cancers. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), dans un avis rendu en octobre suite à des travaux d’expertise, estime « qu’en l’état actuel des connaissances, un effet cancérogène lié à une exposition au perchloroéthylène ne peut être écarté ». Outre la fixation d’une valeur limite d’exposition professionnelle, l’Agence recommande le développement de solutions permettant à terme de substituer le perchloroéthylène par des agents chimiques moins nocifs et la mise en place d’une veille active sur les données bibliographiques nouvelles.
lequotidiendumedecin.fr, le 13/12/2010
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