Poursuivie pour homicide involontaire, le Dr Danièle Canarelli risque une peine d’un an de prison avec sursis, après le meurtre d’un octogénaire par l’un de ses patients, Joël Gaillard, qui avait fugué pendant une consultation. La justice rendra son verdict le 18 décembre prochain.
Avant de passer à l’acte, Joël Gaillard alternait séjours en hôpital psychiatrique et en prison pour agressions. Plusieurs psychiatres amenés à l’examiner pendant cette période avaient conclu à une schizophrénie « avec dangerosité établie ». Ce n’était pas l’avis du Dr Canarelli qui levait à plusieurs reprises les mesures d’hospitalisation d’office. Pour sa défense, le médecin évoque les relations de confiance qu’elle avait établies avec son patient avec lequel il n’y avait aucun incident au cours des hospitalisations. La justice devra déterminer si le Dr Canarelli a commis une faute caractérisée.
L’affaire focalise l’attention des psychiatres. Au-delà du procès d’un de leurs confrères, elle pose la question de leur responsabilité dans la prise en charge des patients à risques. Certains craignent qu’une condamnation du Dr Canarelli ne crée un précédent judiciaire. Chaque praticien pourrait alors être tenu responsable des actes de ses patients. Une épée de Damoclès au-dessus de chaque psychiatre...
Ce procès est-il celui d’un praticien ou celui de la psychiatrie ? Où s’arrête la responsabilité des psychiatres dans ce genre d’affaire ? Peut-on condamner un médecin pour une erreur de diagnostic ? Faut-il craindre un durcissement des conditions d’internement des patients en cas de condamnation du psychiatre ?
À vous de débattre...
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