C’ÉTAIT LA PREMIÈRE production réalisée pour Toulouse par le tandem italien Frigerio-Squarciapino, qui, depuis, a régulièrement collaboré avec Nicolas Joel, sur cette scène et ailleurs. Un dispositif ingénieux pour le premier acte, avec son escalier central permettant une circulation très efficace de la fabrique de cigarettes à la place. Pour la taverne, une belle façade baroque qui revient au IV e acte sous un autre angle, à l’arrière-plan de la place de l’arène baignée d’un beau soleil doré. Et pour la montagne, le plus poétique des ponts avec des éclairages lunaires et virtuoses signés Vincio Cheli. Un des décors les plus réussis que l’on ait vu pour présenter l’opéra de Bizet dans sa quasi-nudité, lui conservant son caractère espagnol mais sans fioritures.
En2000, c’était avec un couple Carmen et Don José d’un grand format vocal qu’avait été inaugurée cette mise en scène : Béatrice Uria-Monzon et Marcelo Alvarez. Pour son retour - dans la dernière saison toulousaine de Nicolas Joel, avant sa prise de fonction à l’Opéra de Paris -, ce sont l’Italienne Anna Caterina Antonacci et le Serbe Zoran Todorovich qui leur succèdent.
Antonacci est une pure tragédienne, comme elle l’a prouvé avec Médéa et la Cassandre des « Troyens », que l’on a pu applaudir à Paris. Sa Carmen est toute en finesse, sans aucune surcharge. Sa pratique de la mélodie française lui permet cette approche si pure de ligne, avec une diction absolument parfaite. D’un bout à l’autre, elle convainc et bouleverse. Elle reprendra le rôle à Grenade cet été et, auparavant, en juin sur la scène de la création de l’uvre, l’Opéra-comique, à Paris, sous la direction de John Elliot Gardiner.
Zoran Todorovich, qui était de la reprise en 2007, a les immenses moyens de José, qu’il chante avec vaillance et toutes les nuances possibles. L’Albanaise Inva Mula est à leur hauteur en Micaela et Angel Odena est un Escamillo de grande stature. Même bonheur pour les seconds rôles, avec Sophie Graf (Frasquita) et Blandine Staskiewicz (Mercédès) ainsi qu’Emiliano Gonzales Toro (Remendado) et Armando Noguera (Dancaïre).
Magnifiques aussi l’Orchestre du Capitole dirigé sobrement par Daniele Callegari et les Churs et la Maîtrise du Capitole préparés par Patrick-Marie Aubert, qui suivra à la rentrée Nicolas Joel dans sa position parisienne (« le Quotidien » du 30 mars). Une très grande représentation !
Théâtre du Capitole de Toulouse (05.61.63.13.13 et www.theatre-du-capitole.org). Prochain spectacle, du 23 au 26 avril, une nouvelle chorégraphie de « Casse-Noisette », musique de Tchaïkovski, dans une nouvelle chorégraphie de Michel Rahn par le Ballet du Capitole du 23 au 26 avril.
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