Les violences domestiques toucheraient trois quarts des enfants de 2 à 4 ans dans le monde ; les violences à l’école peuvent avoir de multiples visages – des punitions inadaptées aux violences entre pairs, conduisant parfois à la mort, en particulier en Amérique du Nord. Enfin, les violences sexuelles sont nombreuses et elles sont souvent le fait de l’entourage proche. Moins de 1 % des victimes solliciterait une aide extérieure dans ces situations.
Si ces violences, recensées par l’UNICEF (1) interpellent, par leur ampleur et leur gravité, leur réalité et leur prise en compte varient d’un pays à l’autre.
Ce faisant, le dénominateur commun en est la réalité plurielle et indissociable de ces situations, en raison du cercle vicieux de violences qu’elles engendrent. Quels que soient son lieu de vie et son origine géographique, un enfant est le plus souvent victime de plusieurs types de violence. C’est la raison pour laquelle il est primordial que le corps médical, dans son ensemble, fasse la promotion d’une éducation à la santé physique et psychologique dans laquelle aucune forme de violence n’a de place.
Objectif éradication
Nous saluons les travaux de l’UNICEF qui, par le recensement de ce problème de santé publique, pose les jalons de mise en lumière et du suivi des politiques mises en œuvre. Les échéances des plans de mobilisation élaborés et promus par l’UNICEF, l’OMS et le Partenariat Mondial pour mettre fin aux violences, dépassent les contraintes politiques et électorales des nations parties prenantes (2). La perspective, qui court jusqu’en 2030, est celle de l’évolution d’une génération d’enfants sans violence.
Parmi les propositions qui sont faites, la France devrait pouvoir poursuivre et enrichir le travail entamé, en particulier au travers de la loi de protection de l'enfant du 14 mars 2016 et du plan 2017-2019 de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants. Deux axes majeurs : le parcours de soins des enfants victimes de tous types de violences, et leur retentissement grave sur la santé.
Retentissement grave sur la santé
La SFPML, associée à la Société Française de Pédiatrie et la Société Française de Médecine Légale, veut faire valoir la santé de l’enfant victime de violence tout au long des parcours de prise en charge de pédiatrie médico-légale. Les médecins généralistes, les pédiatres, les pédopsychiatres et tous les professionnels de santé au contact des enfants doivent intégrer la violence comme une des origines possibles du développement des pathologies qu’ils rencontrent.
Présidente de la SFPML
(1) https://unicef.hosting.augure.com/Augure_UNICEF/r/ContenuEnLigne/Downlo…
(2) www.end-violence.org
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