Six médecins français issus du groupe EVADIAC (1), les plus impliqués dans la mesure continue du glucose (MCG) d’un point de vue technique et pratique, se sont réunis pour clarifier l’usage de cet outil, complexe pour ceux qui ne le pratiquent pas au quotidien. Un paramètre comme la MCG paraît, a priori, indispensable pour comprendre et traiter les diabétiques.
À moins d’être spécialiste, le maniement et l’interprétation des données du CGM ne sont pas aisées. Les données à fournir sont très importantes, ce sont de fait les caractéristiques exhaustives du patient. Certes, les appareils sont de plus en plus précis, simples et fiables. Et peut-être que cette approche est une étape vers le CGM personnel, outil qui représente le premier maillon d’un pancréas artificiel en boucle fermée.
Indications
La notion développée ici est celle de rétro-CGM : il s’agit de l’utilisation à visée diagnostique, professionnelle du système à court terme, et non l’utilisation thérapeutique personnelle à long terme. Les deux indications principales sont les patients dont l’HbA1c est très au-dessus de la cible et ceux présentant des hypoglycémies asymptomatiques ou particulièrement graves et sévères.
Organisation pratique
Toute l’équipe doit être mobilisée, ainsi que le patient, pour l’installation, le mode d’emploi, la récupération des données. Toute faille à ce niveau réduit à néant l’utilisation de cette stratégie.
Les systèmes existants
Il existe six systèmes, avec à la fois des spécificités et des points communs. Globalement, la durée d’implantation reste courte : 3, 5 ou 7 jours. Les calibrages répétés classiques à l’aide d’autosurveillance sont toujours nécessaires. Il n’apparaît pas qu’un modèle est plus abouti que les autres et se détache.
Les CGM mesurant le glucose dans les tissus interstitiels, les valeurs sont sous-estimées par rapport à la glycémie d’autosurveillance.
Interprétation des résultats
C’est dans l’interprétation que la complexité est maximale. Les divers systèmes délivrent un nombre très élevé de données, dont probablement une partie importante n’est pas exploitée. Il y a deux grandes catégories de résultats. Les profils glycémiques quotidiens aboutissent à une superposition de courbes, qui peuvent parfois aller dans tous les sens. Il y a aussi beaucoup d’histogrammes qui présentent des statistiques moyennes sur de multiples choses : les hypoglycémies, les hyperglycémies, leur horaire, les aires sous courbe, etc. Ce qui s’appelle l’ambulatory glucose profil (AGP) combine les deux données précédentes et donnera peut-être une vision simplifiée en un coup d’œil.
Mickaël Joubert. Recommandations françaises consensuelles pour le Continuous Glucose Monitoring System (CGMS)
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