François Bayrou a qualifié de « bonne chose » l'accord signé, tout en soulignant que « l'immense problème » du système de santé ne peut « se régler seulement par la fixation d'un nouveau prix de la consultation ». Le président de l'UDF affirme que « c'est tout le système de santé en France qu'il va falloir revoir ».
Côté PS, Laurent Fabius a fustigé un accord qui « n'est absolument pas financé ». « Ceux qui le paieront, ce seront tous les assurés sociaux », et non « des économies qui, au demeurant, figuraient dans les plans précédents ». L'ancien ministre de l'Economie a déclaré que « pour M. Chirac et le gouvernement »,« il s'agit d'acheter à crédit les élections ».
Jean Glavany, autre responsable socialiste, a dénoncé « l'attitude politicienne » de certains syndicats médicaux, tels la CSMF, qui « avait refusé de négocier, il y a quelques mois, pour des raisons purement politiciennes, et se sont mis à la table de négociation ».
Côté syndicats, la CFDT, qui préside la CNAM, s'est « réjouie » de « l'accord équilibré », car « il permet aussi de faire respecter les intérêts des assurés sociaux qui ne verront pas la CSG augmentée ». Désormais, « les médecins doivent honorer leurs engagements, en adhérant massivement à ce nouveau dispositif et les traduire en actes concrets », a conclu la CFDT.
La CFTC est « satisfaite de l'accord sur la consultation à 20 euros », en jugeant qu'il constitue une « étape » dans la rénovation de la politique conventionnelle médicale. La CFTC indique toutefois qu'elle « s'opposera à un éventuel détournement des excédents de la branche famille pour compenser le surcoût » créé par l'accord.
L'Union nationale des syndicats autonomes s'est « félicitée » de la signature de l'accord. Elle estime qu'il était « temps que la raison revienne » et « urgent de trouver des moyens permettant une utilisation optimale des ressources de l'assurance-maladie ».
Autre sentiment à la CFE-CGC, qui pense que l'accord « ne retient que des mesures ponctuelles sans s'intéresser au fond du problème ». Le syndicat déplore « une année de perdue », et demande que « soit repensé en profondeur le dispositif conventionnel ».
La CGT juge que l'accord constitue « la mesure d'apaisement d'une situation qui n'a que trop duré », mais que les mesures de contrepartie exigées par la CNAM sont insuffisantes.
Côté mutuelles, Jean-Pierre Davant, le président de la Mutualité française regrette que les contreparties ne soient « assorties d'aucune garantie de mise en uvre », tout en estimant que les médecins ont fait « l'affaire du siècle ». Il est convaincu que « les Français devront payer comme assurés sociaux mais aussi comme adhérents mutualistes ».
Réagissant à cette déclaration, la fédération des mutuelles de France affirme que « les assurés sociaux et mutualistes n'ont pas vocation à payer et à se taire ». Exprimant le souhait de participer aux négociations conventionnelles, la fédération ne considère pas l'accord « comme un succès du dialogue social », et réclame une « réforme structurelle des systèmes d'assurance-maladie et de santé ».
Jacques Chirac et Bernard Kouchner satisfaits
Le président de la République, Jacques Chirac, « s'est félicité », mercredi en conseil des ministres, « de l'heureux aboutissement » de l'accord intervenu entre l'assurance-maladie et les médecins libéraux, preuve « qu'il fallait faire confiance aux partenaires sociaux dans leur capacité de dialoguer ensemble ». Jacques Chirac a rappelé que, « dans la méthode qu'il souhaitait voir mise en uvre dans l'avenir pour faire aboutir des grandes réformes, le préalable du dialogue social était absolument essentiel ». L'accord « s'inscrit tout à fait dans la philosophie du projet »« présenté aux Français lors de la campagne présidentielle », selon le chef de l'Etat.
De son côté, l'ancien ministre délégué à la Santé Bernard Kouchner s'est également « réjoui » de la conclusion de cet accord. Il estime que le gouvernement Jospin auquel il appartenait n'a « pas été bon » dans ce dossier. « J'ai toujours été partisan de trouver un accord sur les 20 euros avec les médecins ; je suis heureux que cet accord ait eu lieu et que les généralistes soient confortés dans leur pratique », a-t-il déclaré. Il a ajouté toutefois qu' « il y a quelque chose qui n'est pas dit, et qui sont des mensonges : ça coûtera plus cher ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature