NEUROAID est un mélange de quatorze composants connus dans la pharmacopée traditionnelle chinoise «sélectionnés pour leur efficacité et l'absence d'effets secondaires», indique la société Moléac Europe, qui développe le produit hors de la Chine. Ce produit est proposé pour aider à la récupération après un AVC. À ce jour, il a été approuvé dans sept pays, y compris Singapour.
Aux Journées communes de la Société française de neurologie et de la Société française neurovasculaire (SFN-SFNV) a été présenté un travail rapportant une description de cas de dix patients qui ont pris NeuroAid après la survenue d'un AVC ischémique, dans une clinique privée à Singapour. L'étude a été publiée par Charles Hua-chiang Siow (Singapour) dans « European Neurology » (2008 ; 60 : 264-6) sous la forme d'une lettre à l'éditeur. Le produit était donné en adjuvant aux médicaments classiques « occidentaux » indiqués par l'état du patient – antiagrégant plaquettaire, anticoagulant (warfarine), hypolipémiant, antihypertenseur, antidiabétique ou antidépresseur –, entre une semaine et six mois après l'AVC. La posologie a été de quatre tablettes trois fois par jour.
Motricité, équilibre, parole, vision.
Les patients se présentaient avec des altérations neurologiques portant sur la motricité, l'équilibre, la parole et la vision.
Pendant le suivi, les patients ont rapporté des améliorations alors qu'ils prenaient NeuroAid. Six d'entre eux ont complètement recouvré leurs fonctions, trois ont rapporté une bonne récupération et le dernier une faible récupération. Des améliorations significatives ont été rapportées dans les fonctions motrices, visuelles et cognitives.
Toutefois, «l'impact du traitement par NeuroAid ne peut être distingué du processus normal de rétablissement, ni des effets des médicaments ou de la physiothérapie», relativise l'auteur. Il note toutefois que le traitement a été donné tardivement après le début des symptômes chez trois patients, dont un à six mois, alors qu'il atteignait un plateau dans le cours de son évolution, et qu'une amélioration est survenue après le début de la prise de NeuroAid «dans les fonctions cognitives et la parole.»
La tolérance du produit a été bonne, sans interférences avec les antiagrégeants plaquettaires et des effets secondaires mineurs chez un patient. Ces résultats apparaissent cohérents avec des données concernant l'évolution à long terme avec NeuroAid trouvées dans les premières données cliniques.
Le mécanisme d'action n'est pas connu. Peut-être y a-t-il une amélioration de la neuroplasticité cérébrale et de la neuroprotection, avance l'auteur.
Une étude préliminaire signée Robert Gan et Marie-Germaine Bousser (« Cerebrovascular Disease », publication on line le 16 avril 2008) avait conclu que le Danqi Piantan Jiaonang (le nom de NeuroAid en Chine) ne modifie pas l'hémostase, les paramètres hématologiques et biochimiques chez des sujets normaux et des patients ayant souffert d'un AVC.
Et, en clinique, «des études préliminaires de NeuroAid, réalisées en Chine chez 605patients en 2000 ont établi sa sécurité et montré un effet positif sur la récupération de l'indépendance et les fonctions motrices». La prise du produit est assortie d'une multiplication par 2,4 de la probabilité d'être autonome un mois après la survenue d'un AVC comparativement au groupe témoin. Il a été donné associé ou non à l'aspirine.
Les études cliniques sur le produit se poursuivent. L'étude CHIMES, lancée cette année, va tenter d'évaluer l'efficacité du composé donné dès la phase aiguë de l'AVC. Plus de 1 100 patients vont être recrutés dans cinq pays et leur récupération fonctionnelle va être évaluée. Le Pr Marie-Germaine Bousser (chef du service de neurologie à l'hôpital Lariboisière à Paris) fait partie du comité d'encadrement de CHIMES.
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