UN ARRÊTÉ publié au « Journal officiel » du 13 mars prévoit la création d'un Comité national de vigilance et de lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des adultes handicapés.
Présidée par le ministre chargé des Anciens et des Accidentés de la vie, la nouvelle instance, composée de 47 membres, dont 6 personnalités qualifiées, se réunira au moins une fois par semestre. Ce texte complète la stratégie de lutte contre les violences faites aux personnes âgées ou handicapées annoncée par le gouvernement (« le Quotidien » du 8 mars), caractérisée notamment par un doublement des inspections dans les établissements d'hébergement d'ici à la fin de l'année (de 750 à 1 500 par an) et une couverture de tout le territoire par le numéro d'appel Allô maltraitance (Alma, 0.892.680.118), alors qu'actuellement la moitié seulement du pays en bénéficie.
Depuis 1995, la vingtaine de centres d'écoute téléphonique mis en place par le réseau Alma a enregistré quelque 5 500 appels, dont 27 % faisaient état de pressions financières (spoliations en tout genre, vie aux crochets de l'aïeul) et un taux comparable de menaces de rejet, de privation de visites, d'humiliation et d'infantilisation. Les brutalités physiques – gifles, escarres non ou mal soignées, notamment – ne sont pas rares (14 % des appels). S'y ajoutent des négligences par omission, volontaires ou non, d'aide à la vie quotidienne, telles que lever, coucher, toilette, repas et marche (15 %). Les victimes, d'un âge moyen de 79 ans, sont en majorité des femmes (75 %), veuves, vivant dans leur milieu familial. On compte aussi 25 % d'hommes maltraités par leur conjointe, un membre de la famille ou encore une tierce personne ou une compagne de quelque temps. Les maltraitants sont principalement des parents (53 %) : par ordre de fréquence, fils, filles, cousins, neveux, nièces, conjoints et, enfin, petits-enfants. Les amis et les voisins sont impliqués dans 12,4 % des situations et les infirmiers, les aides-soignants, les aides-ménagères et les administrateurs dans 20 %.
Les pouvoirs publics ont recensé 311 signalements de maltraitance en 2005 contre 332 en 2004, venant pour 39 % de maisons de retraite, et pour 61 % de structures accueillant des handicapés, dont 37 % des enfants. Les agressions sexuelles arrivent en tête, avec 33 % des cas, devant les violences physiques, 26 %. «Les facteurs de risque de maltraitance et de négligence, tant à domicile qu'en institution, reposent sur l'absence de communication entre les anciens, les familles et les professionnels», souligne Alma.
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