Le cinquième cas probable de nvMCJ avait été notifié en décembre dernier par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Il concerne une jeune femme de 31 ans qui réside en Ile-de-France et qui bénéficierait actuellement, selon l'association des victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, de nouveaux essais thérapeutiques.
La probabilité de la maladie s'appuie sur une série de critères cliniques ainsi que sur des images IRM caractéristiques du variant et/ou une biopsie des amygdales ayant permis d'extraire des protéines prion.
C'est l'avocat François Honorat qui a engagé la procédure, sous le chef d'empoisonnement, auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris. Ce dernier doit à présent transmettre la plainte au procureur, lequel la transmettra à son tour à la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, vraisemblablement après avoir requalifié l'empoisonnement en homicide ou blessure involontaire.
A ce jour, le nombre de cas certains ou probables de nvMCJ enregistrés par le réseau national de surveillance des maladies de Creutzfeldt-Jakob et apparentées se monte donc à cinq : trois sont décédés (un en 1996, un en 2000 et un troisième en 2001) et deux autres, déclarés l'année dernière, sont toujours en vie.
« On observe une très nette accélération du nombre de cas depuis l'année dernière », estime Jeanne Goerrian, secrétaire générale de l'Association des victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui se déclare de ce fait « pessimiste » pour les années à venir.
La famille de la première victime avait engagé dans un premier temps une procédure sur la base d'une contamination par l'hormone de croissance. Celle-ci ayant été infirmée, un non-lieu a été rendu par le tribunal de Lyon, une nouvelle plainte étant alors déposée, pour laquelle la juge Bertella-Geffroy a demandé la transmission du dossier.
Une instruction de longue haleine
La magistrate dispose à ce jour de plus d'un millier de documents concernant les trois affaires qu'elle instruit pour le moment. Celles-ci sont en cours, cependant que se poursuivent les investigations sur les origines possibles de contamination (commerçants en confiserie, artisans bouchers, etc.). Un travail de longue haleine qui précède les auditions pour établir les connaissances scientifiques à l'époque des faits et qui justifie qu'un même magistrat instruise l'ensemble des dossiers. En tout état de cause, ceux-ci ne sauraient être bouclés avant des mois, voire des années, à l'instar des procédures toujours engagées dans l'affaire du sang contaminé, quelque quinze ans après les premières plaintes.
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