THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
Des textes que l'on connaît et d'autres. Inédits. Des chansons que l'on retrouve et d'autres que l'on découvre. Sur la scène de l'Espace Kiron, un piano noir, quelques chaises rouges dont l'une est transformée en rocking, des guirlandes lumineuses blanches à cour et jardin, au fond, qui dégringolent comme des cascades, un rideau de perles multicolores planté au milieu du plateau, comme une porte magique (Guillaume Lecasble). C'est tout. Des lumières (Alain Fonteray), des costumes simples en rouge et noir et la présence idéale du poète servi par trois interprètes qui ont en partage la délicatesse, la fantaisie, le sentiment de l'absurdité et de la gravité qui sont consubatencielles à Roland Dubillard.
Ce n'est pas la première fois qu'Ariane Dubillard, sa fille, comédienne et chanteuse au timbre rare, propose de célébrer l'écrivain de « Naïves hirondelles ». Chaque fois - souvenons-nous de Cabaret Dubillard - nous avions été séduits par la finesse, la profondeur, le charme de ces moments. Avec « Paternelle », théâtre musical, elle franchit un pas car, parmi le florilège des textes retenus, beaucoup sont de poésie pure, étranges, on dira même difficiles. Mais par la grâce d'une mise en scène tendre et inventive de Steve Kalfa et celle des trois interprètes, nous touchons au cur résistant de cette grande uvre unique et sublime.
Isabelle Serrand, qui a composé les musiques de certains textes (Pauvre petite fille, Parapluie, Ce n'est pas votre peau, J'l'ai rencontré place du Trône), excellente comédienne, présence singulière dans l'écoute, et Simon Bakhouche, acteur doux, très fin, délié, malicieux, entourent merveilleusement Ariane Dubillard qui se fond dans le trio avec une discipline merveilleuse. Ces trois-là ont de fortes personnalités et on devine qu'ils comprennent le secret de ces textes déconcertants parfois. Dubillard est drôle, mais son humour est sans cesse soulevé par des humeurs noires, graves, sombres. C'est gai, mais parce que le monde est si terrible qu'il vaut mieux en rire...
Et l'on rit, et l'on suit les pleins et les déliés de ce spectacle frais, vif, libre. Une remarquable proposition dont on espère qu'elle sera reprise car elle mérite un très large public.
Kiron Espace, à 20 h 30 jusqu'au 14 mars du mardi au samedi, relâche exceptionnelle le 8 mars. Durée : 1 h 30 sans entracte (01.44.64.11.50.). La plupart des textes de Roland Dubillard sont édités chez Gallimard.
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