Un animateur de grand magasin. Au micro, s'adressant à des clients qu'il ne voit plus. Prologue actuel. Notre monde. Et puis lorsque l'heure n'est plus à la dépense, à la consommation, surgissent les rois et reines de la nuit. Ceux avec qui on ne partage pas. Ceux qui n'ont pas leur place en plein jour, trop pauvres, trop seuls...
Henri Christophe traduit avec sa rigueur amicale le texte de l'Autrichien Peter Turrini, « Tango viennois ». Georges Werler ne cherche pas autre chose que le meilleur des interprètes. On a l'impression qu'il les regarde, ces deux-là : Dominique Blanchar, Gilles Segal. Elle, la femme de ménage qui rêve à haute voix, lui, le gardien de nuit qui a un passé théâtral et révolutionnaire. Deux enfants perdus...
C'est tendre, joli. Peut-être que Turrini a voulu faire une pièce sociale, acide. On ne voit que les curs, les âmes, les corps sur lesquels le temps a imprimé sa marque sans étouffer les emportements de la jeunesse. Alors quoi ? Une heure trente durant on se délecte du jeu fin et délicat de deux virtuoses. Elle, Dominique Blanchar, avec son visage de poupée et cette harmonie qui émane de tout son être. Ce n'est pas une sylphide, mais elle n'est que grâce, alacrité, vivacité, charme. Lui, Gilles Segal, un gamin, un séducteur et qui donne à cet esprit rebelle une puissance irrésistible.
Ce n'est jamais faible, jamais mièvre. C'est simple comme le cur, la tendresse, la sincérité. C'est beau comme deux grands acteurs qui s'amusent et défendent ces personnages de toutes leurs fibres tandis que le metteur en scène, on le sent, les admire. Comme nous.
Kiron Espace, à 20 h 30 du mardi au samedi. Jusqu'au 10 mai (relâche exceptionnelle le 8 mai). Durée : 1h30 sans entracte. (01.44.64..11.54).
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