Depuis cinq ans qu'il est directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), il se murmure régulièrement qu'Antoine Durrleman, ancien conseiller d'Alain Juppé à Matignon, va, de son plein gré ou au gré du gouvernement, quitter son poste.
A dix semaines de l'élection présidentielle, la rumeur revient. Avec une forte intensité et une certaine logique : Antoine Durrleman étant un « directeur de cohabitation », il est probable que la tête de l'AP-HP changera dans moins de trois mois.
Pour son édition 2002, la rumeur dit que c'est Antoine Durrleman lui-même qui souhaiterait s'en aller. Le gouvernement ne serait pas spécialement désireux de le voir partir, bien au contraire - « Ce n'est pas la priorité des soucis d'Elisabeth Guigou », commente un socialiste averti -, mais le directeur général, fort de son accord de 35 heures signé, de son plan stratégique bouclé, d'un bilan qui remporte la mention « très honorable », y compris dans les rangs de la majorité plurielle, pourrait trouver le moment opportun. Opportun pour aller vendre ailleurs ses talents de chef d'entreprise ou... pour rallier le QG de campagne du futur candidat à l'élection présidentielle Jacques Chirac, ainsi que le suggèrent certains.
Au RPR, l'hypothèse est vivement démentie. « Il y a déjà dans l'entourage du président de la République des gens qui travaillent sur les affaires sociales », insiste-t-on.
Reste que, fondée ou non, la rumeur suscite des candidatures pour remplacer M. Durrlman à la direction de l'AP-HP. Les noms qui circulent sont ceux de Didier Tabuteau, directeur de cabinet de Bernard Kouchner, d'Edouard Couty, actuellement à la tête de la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS), de Dominique Coudreau, directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF), de Jean de Kervasdoué, ancien directeur des Hôpitaux.
Mais si changement il devait y avoir, le contexte imposera au successeur d'Antoine Durrleman un certain profil. « Accommodant, acceptant de ne passer que quelques mois en poste, gestionnaire, pas trop marqué politiquement » : voilà le portrait que, dans les murs de l'AP-HP, l'on peint de ce directeur idéal. De quoi éliminer bon nombre de prétendants.
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