APRES NEUF MOIS de mobilisation contre un projet d’ouverture d’un Centre de soins spécialisés pour toxicomanes (Csst), le collectif des habitants de La Goutte d’Or-Barbès-Château-Rouge-La Chapelle a obtenu gain de cause. Le Csst, envisagé par la préfecture et la mairie, via l’association Espoir Goutte d’Or, a été annulé début janvier. «Il ne verra pas le jour sous les fenêtres d’une école primaire, scolarisant essentiellement des enfants de parents immigrés», se réjouit Guy Chevalier, responsable du collectif.
Pour cet enseignant à la retraite, le combat des 1 500 signataires de la pétition anti-Csst est celui de «l’apartheid à la française». De son point de vue, «la politique de réduction des risques a consisté à légitimer le consumérisme addictif (distribution de produits de substitution, de pipes à fumer le crack, etc.) , et à concentrer les lieux d’accueil associatifs et le narcomarketing dans les quartiers socialement les plus fragiles de la capitale, où les familles nombreuses issues de l’immigration ont été regroupées». Ainsi, poursuit-il, «une ségrégation est installée au coeur même des politiques de soins». A ce jour, le secteur parisien de la Goutte d’Or, Barbès, Château-Rouge et La Chapelle dispose de six centres d’accueil non médicalisés pour toxicomanes. Le Csst indésirable aurait doté la capitale d’une quatrième structure de ce type, les trois en service étant implantés dans les hôpitaux Cochin, Georges-Pompidou et Fernand-Widal.
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