DE NOTRE CORRESPONDANTE
CHAQUE ANNÉE, 1 500 personnes sont victimes de traumatisme crânien dans le Nord-Pas-de-Calais. Parmi elles : 75 % de moins de 30 ans. Tous les spécialistes s’accordent à reconnaître que plus la prise en charge est précoce – dès la sortie du service de réanimation neurochirurgicale – plus les chances de récupération sont élevées. Mais la région manque singulièrement de structures d’éveil. Deux établissements seulement proposaient jusqu’ici des lits spécialisés : le centre héliomarin de Berck-sur-mer (très distant de la métropole lilloise, ce qui pose un grave problème d‘éloignement aux familles) et l’hôpital Swynghedauw, au CHR de Lille, où les délais d’attente sont souvent longs. C’est donc avec impatience qu’était attendue cette nouvelle unité créée à Roubaix.
«Faute de places en unités spécialisées, de nombreux patients sont hospitalisés dans des services de psychiatrie, sans aucune stimulation, ou renvoyés dans leur famille», déplore Myriam Cattoire, présidente de l’association R’éveil, qui milite depuis dix ans pour l’ouverture de ce centre. Victime d’un accident de moto à 36 ans, son mari n’a pas pu bénéficier d’une stimulation précoce. Rentré au domicile familial après trois semaines d’hospitalisation, il est pris en charge par ses proches depuis maintenant quinze ans.
Programme personnalisé.
Le centre Guy Talpaert devrait combler en partie ce manque : doté de 12 lits (6 d’éveil et 6 de postéveil), il accueillera les traumatisés crâniens dès leur sortie des services de réanimation neurochirurgicale. Une équipe pluridisciplinaire (constituée de kinés, d’orthophonistes, d’ergonomes, de neuropsychiatres...) proposera un programme de stimulations multisensorielles personnalisé. Pendant la phase de postéveil, elle organisera la rééducation, et préparera la réinsertion du patient.
Tout ce travail se fera en lien étroit avec l’entourage. Un appartement thérapeutique est d’ailleurs installé dans l’unité, pour permettre aux patients de partager des moments en famille et de réapprendre avec eux les gestes quotidiens.
Dans un premier temps, six lits ont été mis en service. D’ici au mois de juin, les six autres seront ouverts progressivement. L’équipe au complet comptera 45 personnes.
D’un coût de 4,5 millions d’euros, ce nouveau centre est cofinancé par des donateurs privés, l’Agence régionale d’hospitalisation et le centre hospitalier de Roubaix.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature