DE NOTRE CORRESPONDANTE
IL A FALLU deux ans et demi de travail pour parvenir à la réalisation de ce cédérom qui vise au dépistage précoce de l’insuffisance rénale chronique. «Trop souvent, rappelle le Dr Jean-Marc Gourheux, c’est au moment où le patient doit entrer en dialyse que l’insuffisance rénale est diagnostiquée. Les études épidémiologiques nous ont informés de sa fréquence. Nous avons travaillé à mettre au point un cédérom pour aider les médecins à dépister l’insuffisance rénale au stade terminal. Cela fait partie de nos missions de nous impliquer autour des problèmes de santé publique.» Le Dr Pierre-Yves Lussault confirme que l’idée est née à la suite d’un rapport sur l’augmentation des malades en dialyse. Ce qui représente un coût important sur les plans humain et financier.
Pourtant, certains indicateurs comme le calcul du débit de filtration glomérulaire (DFG) par la formule de Cockcroft peuvent être utilisés comme test de dépistage. «L’intérêt est de ralentir le développement de l’IRC grâce à une prise en charge précoce.»
L’insuffisance rénale chronique touche de 1,74 à 2,5 millions de personnes et cette population augmente de 7 000 cas par an. En région Paca, on a recensé 2 709 cas en 2002. Et comme partout ailleurs, 40 % des patients ont découvert leur IRC au moment de la mise en dialyse.
Ralentir la progression de la maladie.
«L’idée répandue il y a quelques années, insiste le Dr Paul Stroumza, néphrologue à Marseille et représentant régional de la Haute Autorité de santé, était qu’il n’y avait rien à faire et que la maladie était inéluctable. On sait aujourd’hui que l’on peut ralentir sa progression; ce travail peut donc aider les généralistes, cardiologues et autres spécialistes, à détecter une IRC et proposer un certain nombre d’examens pour établir un diagnostic, faire des recommandations simples et améliorer la prise en charge des malades.»
Le cédérom propose des outils pour aider à la prescription du dépistage, à la démarche diagnostique et thérapeutique. Il comprend également un module fondé sur le référentiel de la HAS pour l’évaluation des pratiques professionnelles, qui permet aux praticiens, généralistes et spécialistes, de s’autoévaluer. Un volet « Informations », avec notamment des conseils de diététique, est destiné aux patients.
«C’est dans la prévention que l’on peut agir, résume le Pr Roland Sambuc, une prévention développée avec le corps médical et plus particulièrement les médecins traitants. En travaillant ensuite sur la qualité des soins et la diffusion de bonnes pratiques, on peut sans doute faire des progrès importants.»
Le cédérom est disponible pour tous les médecins libéraux sur simple demande à l’Urml-Paca (37-39, bd Delpuech, 13006 Marseille, www.urml-paca.org).
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