En effet, déclare le Dr J.-P. Cambus (Toulouse), dans la prévention des thromboses profondes (TVP), la mise sous anticoagulant divise par deux le risque d'accident. Dans la TVP avérée, seule la durée du traitement reste à évaluer (six semaines, trois ou six mois, à vie...). Dans la fibrillation auriculaire, de nombreuses études ont mis en évidence une réduction des deux tiers de l'incidence des AVC : 100 patients traités par AVK pendant un an permettent d'éviter de 3 à 8 AVC. L'extrapolation des résultats de l'étude ALFA (« Circulation », 1999) montre que 80 % des 600 000 patients en fibrillation auriculaire devraient être traités et que la moitié d'entre eux ne l'est pas ; leur traitement éviterait 7 000 AVC responsables de 1 800 décès et 2 250 handicaps sévères.
Une sous-utilisation qui s'explique
La sous-utilisation des AVK s'explique, poursuit le Dr J.-P. Cambus, par la complexité de la gestion de ces traitements quand celle-ci est mal maîtrisée. Avec des conséquences préoccupantes car une étude réalisée par l'AFSSAPS en 1998 montre que les AVK sont responsables de 13 % des accidents iatrogènes hospitalisés (17 000 hospitalisations par an).
Partant de ce constat et du caractère irremplaçable des AVK, l'AFSSAPS a adopté un plan d'action : refonte des RCP de tous les AVK, élaboration d'une fiche de transparence et conférence de presse (janvier 2001).
Mieux informer prescripteurs et patients
Mais, pour favoriser le bon usage des AVK, il faut aussi et avant tout, des actions de terrain. A l'échelon toulousain, les Drs J.-P. Cambus, P. Léger et B. Boneu ont ainsi créé (fin 1998) une clinique des anticoagulants (CAC) qui intervient à tous les niveaux : partenariat avec les laboratoires de biologie et les médecins traitants, amélioration de la formation des étudiants en médecine et des internes en biologie, éducation des patients...
Mais l'action de terrain ne peut couvrir le territoire qu'avec l'aide d'un sponsor. Procter & Gamble, qui commercialise Preéviscan (fluindione), leader des AVK, a accepté de jouer ce rôle, en multipliant les initiatives : conception et édition d'un carnet de suivi du traitement, diffusé par la Fédération française de cardiologie ; mise à disposition d'un abaque pour l'initiation du traitement, du nouveau RCP des AVK et d'un classeur « Vous n'AVK » sur l'action et les indications des AVK.
« Vous n'AVK »
Pour compléter cette action, Procter & Gamble s'est associé à la CAC de Toulouse pour réaliser un cédérom « Vous n'AVK : les AVK en pratique quotidienne » qui a un triple objectif : préciser les indications ; proposer des règles de conduite du traitement validées par des études ou des consensus d'experts ; aider à l'éducation des patients.
Après présentation aux sociétés savantes concernées, les cardiologues et les angiologues se verront proposer le cédérom et, à partir du mois de mars, les généralistes pourront le recevoir par le truchement de leur cardiologue correspondant : il faut que 90 % des traitements soient initiés par des spécialistes mais que 90 % soient suivis par des généralistes.
Ce cédérom aborde, en quelque 600 écrans, tous les services que l'on peut rendre aux médecins et à leurs patients, données encyclopédiques sur les AVK, le « Tour des AVK » qui regroupe les fondamentaux sur la gestion des AVK, six observations réelles issues du CAC de Toulouse, test de connaissance, interventions vidéos d'experts, des lignes de conduite à chaque étape du traitement, sans oublier, pour le patient, des animations pour expliquer la pathologie et les enjeux du traitement, ainsi que des fiches à imprimer.
Tout est fait, dans la forme et dans le fond, pour favoriser le bon usage des AVK.
(1) Conférence de presse organisée par Procter & Gamble Pharmaceuticals France avec M. Leo van Wersch (P-DG), le Dr Stéphane Horlait (directeur médical) et les Drs Jean-Pierre Cambus (CAC Toulouse) et Jean Losay (hôpital Marie-Lannelongue).
Renseignements : service d'information médicale de Procter & Gamble Pharmaceuticals, 01.46.99.69.68.
Procter & Gamble renforcé : une présence déjà forte en cardiologie
Comme l'ont rappelé M. Leo van Wersch (P-DG) et le Dr Stéphane Horlait (directeur médical), Procter & Gamble Pharmaceuticals est présent en cardiologie depuis de nombreuses années avec Préviscan, leader du marché des antivitamine K, la Digoxine Nativelle et Natispray. Cette présence va être renforcée considérablement avec l'arrivée de deux produits majeurs. Tout d'abord l'azimilide, antiarythmique de classe 3 qui a déjà fait ses preuves dans la fibrillation et le flutter auriculaire, et qui connaît de nouveaux développements chez les patients ayant fait un infarctus et à risque élevé de décès par arythmie ou encore chez les patients porteurs de défibrillateur implantable.
Le second produit est le pexelizumab, anticorps monoclonal recombinant humanisé à très forte affinité pour la fraction C5 du complément et qui, au cours d'essais précliniques, diminue de façon importante les conséquences métaboliques et anatomiques d'une ischémie ou d'une reperfusion myocardique. Autrement dit, Procter & Gamble devrait compléter son champ d'intervention en cardiologie avec la rythmologie et la protection myocardique.
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