Les figures de proue
Mantegna (1431-1506), le grand maître de la Renaissance italienne, sera à l'honneur dans les salles du Louvre (du 26 septembre au 5 janvier). L'occasion de s'imprégner de cette oeuvre rare et raffinée, austère et harmonieuse, et d'aller à la rencontre de la personnalité de son auteur, qui incarna l'idéal de la Renaissance dans le nord de l'Italie dès la moitié du XVe siècle. Au total, quelque 190 toiles, dessins, estampes, sculptures et manuscrits nous seront présentés. Certainement le must de la rentrée.
Le Grand Siècle français sera particulièrement bien représenté cet automne avec une exposition consacrée aux années italiennes de Simon Vouet (de 1613 à 1627) au musée des Beaux-Arts de Nantes (du 21 novembre au 23 février). L'artiste effectua un long séjour, de Rome à Gênes, de Naples à Venise, et importa en France le style baroque d'Italie.
Côté flamand, le brillant portraitiste Antoon Van Dyck (1599-1641) enrichira les salles du musée Jacquemart-André à Paris (du 8 octobre au 25 janvier) de ses peintures et dessins, avec une vaste galerie d'effigies des plus illustres personnalités de son temps.
Avant-garde et art moderne seront gâtés, notamment avec l'exposition Emil Nolde (1867-1956) au Grand Palais à Paris (du 25 septembre au 19 janvier). On admirera dans les peintures, aquarelles, gravures et dessins de l'artiste expressionniste membre du groupe Die Brücke (aux côtés de Kirchner, Van Dongen…) toute la fougue expressive, la modernité, l'impétuosité et parfois même la violence du trait, celle des couleurs. Un superbe coup de pinceau stylisé et dansant…
Un journaliste du « Times » l'avait surnommé le « grand papa du chic moderne » : Raoul Dufy (1877-1953) et son monde tendre et joyeux seront présents au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (du 17 octobre au 11 janvier) dans une grande rétrospective qui mettra particulièrement en avant ses séries colorées, insouciantes et légères (bords de mer, ateliers…).
L'inventeur de l'affiche lacérée, c'est lui : Jacques Villeglé fera l'objet d'une grande rétrospective au centre Pompidou (du 17 septembre au 5 janvier), à travers une centaine d'oeuvres de la fin des années 1940 à nos jours. On découvrira une oeuvre variée, plus profonde qu'il n'y paraît.
Les thématiques
Nous avons retenu quatre expositions thématiques pour la richesse des périodes artistiques qu'elles illustrent : la peinture française du XVIIIe, le futurisme, l'art après la Seconde Guerre mondiale et la collection Berardo, qui regroupe des chefs-d'oeuvre du XXe siècle.
«La volupté du goût. La peinture française au temps de Madame de Pompadour» se tiendra au musée des Beaux-Arts de Tours (du 11 octobre au 12 janvier). Cette exposition accueillera une soixantaine d'oeuvres de peintres des Lumières (Greuze, Fragonard, Boucher…) et soulignera l'histoire du rôle joué par la Pompadour dans le soutien qu'elle apporta aux arts de son temps.
«Le futurisme à Paris»: tel sera le thème de l'exposition d'automne du centre Pompidou (du 15 octobre au 26 janvier), qui rendra compte de l'impact de ce mouvement sur l'avant-garde française.
À Lyon, au musée des Beaux-Arts, «Repartir à zéro. L'art en Europe et en Amérique après la Seconde Guerre mondiale» (du 24 octobre au 2 février), exposition consacrée à l'art de 1945 à 1950, nous rappellera que le même sentiment d'un « retour à zéro » anima les peintres de cette période (Pollock, Newman, Rothko, Soulages, Fontana…).
Né en 1944 sur l'île de Madère, José Berardo fut un grand amateur d'art portugais. Au fil des années, il constitua une somptueuse collection d'art moderne et contemporain. «De Miro à Warhol. La collection Berardo à Paris» occupera les cimaises du musée du Luxembourg (du 16 octobre au 22 février).
L'Histoire
Deux manifestations nous proposeront un voyage dans le temps et à travers les riches heures de l'Histoire. L'exposition Marie Stuart réunira dans les salles du musée national de la Renaissance d'Écouen (Val-d'Oise) des portraits, bijoux, objets personnels et objets d'art ayant appartenu ou renvoyant à la reine d'Écosse et à son destin tragique et fascinant (du 15 octobre au 2 février).
Au musée du château de Compiègne (Oise), c'est la reine Victoria qui sera en vedette dans le cadre de l'exposition «Napoléon III et la reine Victoria» (du 4 octobre au 19 janvier), consacrée aux relations franco-britanniques sous le Second Empire et notamment à la visite de la reine à l'exposition universelle de 1855.
Mode, design, styles, musique
Trois stars de la mode, du design et de la musique seront sous les projecteurs parisiens en cette rentrée : Sonia Rykiel au musée des Arts décoratifs (du 20 novembre au 19 avril), Ron Arad (le designer bien connu pour ses chaises futuristes) au centre Pompidou (du 19 novembre au 26 janvier) et Serge Gainsbourg à la Cité de la musique (du 21 octobre au 1er mars).
Rendez-vous
– Parcours des mondes, Paris, du 10 au 14 septembre : pour sa septième édition, ce rendez-vous consacré aux arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques se tiendra comme à son habitude dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.
– Festival d'automne, Paris,du 13 septembre au 21 décembre : une saison de musique, théâtre, danse, arts plastiques, cinéma.
– Journées du patrimoine, les 20 et 21 septembre : l'occasion, comme chaque année, de pénétrer dans des lieux prestigieux, insolites ou ordinairement fermés au public, dans toute la France, cette fois sur le thème « Patrimoine et création ».
– Réouverture du Petit Trianon,dans le domaine national de Versailles,le24 septembre, après une année de travaux de restauration.
– Printemps de septembre à Toulouse,du 26 septembre au 19 octobre : le festival dédié aux arts visuels et au spectacle vivant (peinture, dessin, sculpture, photographie, vidéo et performances, chorégraphies, concerts…) se tiendra dans une vingtaine de sites du centre de Toulouse.
– Nuit blanche, le 4 octobre : à Paris, mais aussi dans de nombreuses villes de France et capitales européennes, on pourra rester éveillé jusqu'au petit jour et découvrir des expositions, performances, films d'artistes…
– Ouverture du «104» (au 104, rue d'Aubervilliers, Paris 19e), nouveau lieu culturel et plate-forme de création artistique, le 11 octobre.
– Show Off, espace Pierre-Cardin, Paris, du 22 au 26 octobre : en « off » de la FIAC, ce salon, organisé à l'initiative de collectionneurs et de galeries d'art contemporain, entend cette année encore être un lieu de découvertes artistiques et une manifestation ludique.
– FIAC, Grand Palais, cour Carrée du Louvre et jardin des Tuileries, Paris, du 23 au 26 octobre : la 35e édition de la FIAC accueillera quelque 180 galeries internationales d'art moderne et contemporain, parmi les plus prestigieuses.
– Archilab, rencontres internationales d'architecture d'Orléans, du 25 octobre au 23 décembre : cette biennale consacrée à l'architecture se tiendra dans toute la ville.
Au pays du Soleil-Levant
Dans le cadre du 150e anniversaire des relations franco-japonaises, une multitude d'expositions consacrées au pays du Soleil-Levant viendront enrichir notre rentrée. Elles portent sur l'histoire, les traditions, l'artisanat, l'art et la culture du pays. «Regards sur le Japon» au musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne (du 16 octobre au 15 janvier) proposera des expressions variées de la culture japonaise à travers des vêtements, accessoires, créations textiles... À Paris, au Petit Palais, «Shokoku Ji, Pavillon d'or, Pavillon d'argent. Le Zen et l'art à Kyoto » (du 16 octobre au 14 décembre) rassemblera 80 oeuvres du XIIe au XVIIIe siècle issues des trois célèbres temples zen de Kyoto.
Deux expositions parisiennes seront consacrées au design : «l'Esprit Mingei au Japon» au musée du Quai-Branly (du 30 septembre au 11 janvier), qui nous proposera une histoire de l'artisanat, et «WA: l'harmonie au quotidien. Design japonais d'aujourd'hui» à la maison de la culture du Japon (du 22 octobre au 31 janvier). Les peintures de l'art ukiyo-e du musée Idemitsu seront dévoilées au musée Cernuschi à Paris dans «Splendeurs des courtisanes» (du 19 septembre au 9 novembre), et «l'Estampe japonaise» à la BNF Richelieu (du 18 novembre au 15 février). Enfin, cette année, Paris Photo, au carrousel du Louvre se mettra à l'heure japonaise (du 12 au 16 novembre).
Le jeu des confrontations
QUE SERAIT une rentrée artistique sans expositions comparatives, coutume largement développée depuis ces dernières années par de nombreux musées ?
Picasso, tout d'abord, fera l'objet d'un dialogue avec les peintres qui l'influencèrent et consolidèrent son apprentissage. « Picasso et les maîtres » aux Galeries nationales du Grand Palais (du 8 octobre au 2 février) réunira 210 oeuvres de Velásquez, Titien, Rembrandt, Goya, Gauguin et bien d'autres, qui se déploieront autour des toiles du peintre cubiste. Au même moment, avec « Picasso/Delacroix », le musée du Louvre rassemblera des travaux du maître catalan réalisés d'après les « Femmes d'Alger » de Delacroix (du 9 octobre au 2 février), tandis qu'au musée d'Orsay, « Picasso/Manet : « le Déjeuner sur l'herbe » présentera un ensemble d'une quarantaine de tableaux, dessins, gravures et maquettes réalisés par Picasso d'après le chef-d'oeuvre de Manet (du 8 octobre au 1er février).
L'exposition « Carpeaux/Daumier, dessiner sur le vif » au musée des Beaux-Arts de Valenciennes (du 18 septembre au 11 janvier) offrira quant à elle un tête-à-tête entre ces deux artistes du XIXe siècle, dont les oeuvres graphiques témoignent d'une fougue égale, d'une même jubilation du trait.
Enfin, au centre de la Vieille Charité à Marseille, la manifestation consacrée à « Van Gogh et Monticelli » (du 16 septembre au 11 janvier) retracera l'influence du peintre provençal sur le célèbre auteur des tournesols.
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