Un enfant de 3 ans a été hospitalisé le 21 octobre à Lyon pour une encéphalite et les analyses réalisées par l'institut Pasteur ont montré qu'il était atteint de la rage. Il a très probablement été contaminé cet été lors de ses vacances au Gabon en jouant avec des chiens non vaccinés.
Toutes les personnes au contact de l'enfant, y compris ses camarades de maternelle et le personnel de l'école, ont été informées par la DDASS du Rhône, indique la direction générale de la Santé (DGS), et ont bénéficié d'une consultation médicale individualisée dans le centre antirabique de Lyon afin d'évaluer au cas par cas l'intérêt d'une vaccination. Ces mesures sont prises par précaution, le risque de transmission ne pouvant être totalement exclu pour les proches et le personnel soignant ayant pris en charge le garçon ; mais la DGS rappelle qu'aucun cas de transmission interhumaine n'a été documenté à ce jour, en dehors de très rares cas par greffe tissulaire.
Si aucun cas de rage humaine acquise en France n'a été rapporté depuis 1924, c'est aussi, souligne l'institut Pasteur, grâce aux traitements postexposition (4 ou 5 injections intramusculaires réparties sur un mois), efficaces pendant la période d'incubation. Leur nombre a beaucoup diminué car, après l'éradication de la rage du renard (le dernier cas a été enregistré en 1998), les seuls risques de contamination autochtone sont les chauve-souris - 14 ont été diagnostiquées positives entre 1989 et 2002. La maladie étant toujours mortelle une fois qu'elle est déclarée, si le risque est considéré comme faible, il faut tout faire pour l'éviter et la DGS diffuse des dépliants afin de sensibiliser notamment les relais d'information auprès des enfants.
Le grand risque actuellement, comme le montre le cas lyonnais, est représenté par les voyages en zone d'endémie et l'importation illégale d'animaux. Des chiens, un chat, une chauve-souris... : 21 cas d'importation illégale d'animaux enragés ont été rapportés de 1968 à 2002. Quant aux cas humains acquis hors de France, 19 ont été recensés depuis 1977 et le nombre de voyageurs traités a plus que doublé en vingt ans. L'an dernier, 4 000 traitements postexposition ont été réalisés.
Le virus de la rage (genre Lyssavirus) est présent dans la salive de l'animal en fin de maladie. Il est très fragile en dehors d'un organisme infecté et ne traverse pas une peau saine mais peut passer de l'animal à l'homme par morsure, griffure ou simple léchage sur une peau lésée. L'incubation est de durée variable, de 10 jours à 2 ans environ. Le tableau est le plus souvent celui d'une excitation psychomotrice majeure associée à des hallucinations et des convulsions, auxquelles s'ajoutent ensuite une soif intense, une hydrophobie et une forte fièvre.
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