TOUT LE MONDE en parle : la fréquence de l'obésité ne cesse d'augmenter, le surpoids touche de plus en plus les jeunes, même les très jeunes, enfants. Si l'alimentation joue un rôle très important dans les relations parents-enfants, elle concerne aujourd'hui de plus en plus le corps médical, puisque les excès ou les déséquilibres nutritionnels sont la principale cause du surpoids, dont les conséquences néfastes à long terme sont bien connues. Des progrès certains ont été faits dans l'alimentation du nourrisson, avec notamment la généralisation des laits deuxième âge et le retard de la diversification, mais les conseils nutritionnels occupent toujours une grande place dans les consultations des premiers mois de vie.
Pour compléter le dialogue et les informations fournies oralement par le médecin et pour aider les parents à suivre les étapes de l'alimentation du jeune enfant, des experts de la petite enfance et le Syndicat français des aliments de l'enfance (Sfae) proposent un carnet de suivi alimentaire qui devrait compléter utilement le carnet de santé. Outre des conseils didactiques, des questions simples sont posées aux parents, fournissant au médecin lors des consultations des repères et des informations précises qui lui permettront de rectifier d'éventuelles erreurs. Les parents sont également invités à noter les questions qu'ils souhaitent poser à leur médecin. Un autre espace est proposé au médecin afin qu'il y inscrive ses conseils.
A chaque âge, ses règles.
Le carnet se décline donc en tranches d'âge. A la naissance, les bénéfices de l'allaitement maternel sont mis en avant. Ensuite, la nécessité d'une alimentation lactée exclusive jusqu'à 4 mois au moins, voire 6 mois, est rappelée. Les grands principes de la diversification sont expliqués, en soulignant l'importance d'apports lactés suffisants (au moins 500 ml/j).
Mais, comme le souligne le Pr Bertrand Chevalier, le respect de certaines règles alimentaires ne s'arrête pas à un an. Le jeune enfant ne doit pas manger comme un adulte. C'est pourquoi le carnet couvre la période de 1 à 3 ans en détaillant plusieurs étapes : 12-18 mois, 18-24 mois , 24-36 mois. Quelques messages simples méritent d'être rappelés : les quantités d'aliments doivent être adaptées à l'âge, le lait de croissance est conseillé à raison d'au moins un demi-litre par jour, l'alimentation doit être répartie en quatre repas pris à table en prohibant les grignotages, un seul repas par jour (de préférence le déjeuner) doit comporter de la viande, du poisson ou un œuf. Enfin, l'eau est la boisson, la seule, à proposer à l'enfant pendant les repas.
Ce carnet a été élaboré par un groupe d'experts et testé auprès de parents et de professionnels de santé. Il sera dès la fin du mois de septembre disponible dans l'ensemble de maternités.
Conférence de presse organisée par le Syndicat français des aliments de l'enfance avec la participation du Pr Bertrand Chevallier (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne), des Drs Martine Ansellem (pédiatre de PMI, Champigny-sur-Marne) et Jacques Langue (pédiatre, Lyon), de Catherine Peyrot-Reboul (directrice de crèche, Levallois-Perret) et de Jean-Loup Allain (secrétaire général du Sfae).
Haro sur les poussettes
Même les petits deviennent de plus en plus sédentaires. Comme le rappelle le Pr Chevallier, lorsque l'on parle de prévention de l'obésité, les conseils nutritionnels ne doivent pas occulter l'activité physique. Si l'on entend aujourd'hui sur toutes les ondes prôner les bienfaits d'une pratique sportive régulière pour les jeunes comme pour les adultes ou les seniors, il faut aussi la promouvoir chez les plus petits. Pourquoi les 2-3 ans, voire de plus grands, se promènent-ils toujours en poussette ? On ne saurait contester les avantages pratiques de ce mode de transport, mais la marche est bonne à tout âge.
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