QUATRE CANDIDATS (le Dr Richard Prasquier, l'avocat Henri Hajdenberg, Joseph Zrihen et Arié Bensemhoun) étaient en lice pour succéder à Roger Cukierman à la présidence du Crif, l'organisation officielle qui représente la communauté juive organisée en France. Au second tour (deux tours seulement sont prévus), avec 77 voix, c'est le Dr Richard Prasquier qui a recueilli la majorité des 170 électeurs issus des quelque 60 associations membres. Son prédécesseur a salué aussitôt l' «homme d'engagement, d'intelligence et de grande culture». C'est «un homme vrai, profondément droit, qui pose des actes éthiques d'une rare qualité pour que soit rétablie la dignité des disparus et sauvegardée la paix», avait confié au « Quotidien » le père Patrick Desbois, secrétaire du comité épiscopal français pour les relations avec le judaïsme, qui a travaillé avec le Dr Prasquier alors que celui-ci présidait le groupe de liaison avec la conférence épiscopale (« le Quotidien » du 4 décembre 2001).
Combat pour la mémoire.
Membre depuis huit ans du comité exécutif du Crif, le Dr Prasquier s'est fait connaître en présidant le Comité français pour Yad Vashem, l'association qui s'est donné pour mission de faire reconnaître les Justes, ces anonymes qui ont sauvé des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale et qui cherche à collecter les noms des victimes de la Shoah pour les inscrire dans les salles et les bases de données de l'institut Yad Vashem, à Jérusalem.
Son combat pour la mémoire l'a conduit sur les sites de l'extermination, comme à Auschwitz-Birkenau, où on lui doit d'avoir retrouvé la première chambre à gaz du camp, à Belzec ou à Chelmno.
Fils d'un Juif polonais lui-même unique rescapé de toute sa famille, le Dr Prasquier est arrivé à Paris en 1946, à l'âge de 1 an. Il a fait ses études de médecine en France, puis aux Etats-Unis, où il fut research fellow à l'université de San Francisco. Chef de clinique à l'hôpital Beaujon, il s'est spécialisé dans les nouvelles méthodes échographiques cardiaques et exerce concurremment dans son cabinet, dans le 16e arrondissement de Paris, et à l'hôpital Bichat, tout en assumant ses nombreux engagements, en France et à l'étranger.
Président de la commission des relations internationales du Crif, il estime que «les menaces qui pèsent sur Israël pèsent aussi sur les juifs de France et même, en ce qui concerne l'Iran, sur l'ensemble de la société».
Le Dr Prasquier, comme les autres candidats, avait fait campagne sur quatre thèmes : lutter contre l'antisémitisme, améliorer l'image d'Israël dans les médias, contribuer à faire prendre conscience de la menace iranienne et améliorer la représentativité du Crif.
Il assure qu'il faut aujourd'hui «ouvrir la maison commune vers l'extérieur de la communauté, en direction de la société civile non juive».
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