Paulette Guinchard est une franc-comtoise de cœur et d’esprit. Née dans le Doubs en 1949, de parents éleveurs, la présidente ad interim de la FHF séjourne la plupart du temps à Chaux-Neuve, un hameau en Franche-Comté, à quelque 1 000 mètres d’altitude. À sa région, Paulette doit pratiquement tout : ses premiers engagements militants, aux jeunesses agricoles chrétiennes, ses premiers mandats, en tant qu’adjointe au maire de Besançon, puis conseillère régionale. Jusqu’à son accent, traînant, qui ressemble à s’y méprendre à l’accent helvète. Dans ce pays d’horloger et de fromager, Paulette a su s’imposer, en tant que femme, et politique : « J’avais à cœur de prouver que les femmes peuvent tout aussi bien réussir en politique que les hommes. » Ce pari, elle l’a remporté, haut la main. C’est en 1968, à l’orée des événements de cette année, qu’elle franchit le pas, et décide de rejoindre le PSU de Michel Rocard. « En Franche-Comté, il y avait des connexions entre les jeunesses chrétiennes, qui m’ont appris le sens des responsabilités, et le PSU. » Pour Rocard, elle a une grande admiration intellectuelle ; et ce d’autant plus que le théoricien, à l’époque, de l’autogestion, lui a prêté main-forte pour soutenir l’initiative des ouvrières de Lipp, en Franche-Comté. Lorsque le PSU s’est dilué dans le PS, Paulette Guinchard l’a rejoint. Sans pour autant se découvrir d’atomes crochus avec François Mitterrand. « Nous sommes restés rocardiens au sein du PS. » Il lui faudra entrer dans le gouvernement Jospin, en tant que secrétaire d’État aux personnes âgées, en 2001, pour retrouver cette communauté de pensée qu’elle avait éprouvé, jeune militante, au sein du PSU. « Lors des conseils de gouvernement, chacun prenait la parole, et était réellement écouté », se souvient-elle. On lui doit, entre autres, la création de l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa). Une réforme qui signe son tempérament, empathique. Un caractère qui l’a d’ailleurs poussée à embrasser la carrière d’infirmière psychiatrique. « En plus, je viens d’un milieu modeste, les études étaient payées. Mais, autant l’enseignement m’a paru passionnant, autant la pratique du métier fut ardue. » Elle n’exercera, finalement, que cinq ans. Le temps de se passionner pour l’hôpital public, qu’elle sait plein d’avenir. À tel point, d’ailleurs, qu’elle a accepté de reprendre des responsabilités publiques, en tant que vice-présidente de la FHF. Car, depuis 2006, l’ancienne députée du Doubs s’était mise en retrait de la vie publique. Un cancer, maintenant soigné, l’a assignée à résidence pendant un an. « J’ai appris à m’économiser. J’ai aussi redécouvert les plaisirs de la lecture, je dévore des romans policiers, sud-africains, très bien écrits. » Il n’empêche : la présidence ad interim de la FHF lui a redonné le goût des responsabilités. À tel point qu’elle n’exclut pas de se présenter en septembre, comme candidate à la présidence de la Fédération. Cette proche de Martine Aubry, mère d’un seul enfant, y ira-t-elle ? Cette amatrice de polars garde entier le suspense…
Paulette Guinchard
Un caractère doubs
Publié le 14/07/2011
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J.- B. G.
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Source : Décision Santé: 277
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