Trois mois après son lancement, le fameux Contrat d’amélioration des pratiques individuelles a donc été signé par plus de 15% de la profession. Et, au rythme auquel la Sécu enregistre les adhésions, près de 30% pourrait l’avoir adopté d’ici à la fin de l’année. Vrai succès de Frédéric van Roekeghem, ces quatre lettres –C A P I- sont-elles le cheval de Troie de la Sécu dans la forteresse libérale ? A tant le marteler depuis des mois, la CSMF a –telle Cassandre- presque fini par avoir raison. Non contente d’avoir ciblé les médecins les plus proches des objectifs du nouveau contrat, la Cnamts se prévaut en effet de ces adhésions massives pour amener les négociations pour la nouvelle convention sur son versant. Le projet de cadrage de ces discussions qui s’ouvriront dès la deuxième quinzaine de septembre propose, non seulement la généralisation du Capi, mais aussi la refonte progressive du mode de rémunération des généralistes : plus de forfaits pour le suivi au long cours, plus de paiement au résultat et plus de tiers payant.
Ce cocktail a longtemps été un casus belli pour un bon nombre de vos syndicats. Sous la pression des jeunes, sont-ils désormais prêts à dire banco aux caisses pour un aggiornamento des piliers de la rémunération libérale ? Sans anticiper sur les négociations à venir, il semble bien que ce soit mûr. Pour la bonne forme, il faudra bien sûr arrêter un échéancier pour la hausse du C. Mais après au moins trois ans à 22 euros, les 23 euros pourraient bien à leur tour valoir solde de tout compte pour encore quelques longues années…
Un Capi ou un forfait « tu l’as », valent-ils mieux qu’un euro sur le C « tu l’auras » ? De guère lasse ou de leur plein gré, de plus en plus de confrères semblent avoir déjà répondu par l’affirmative. Dans le contexte actuel, difficile de donner tort à cette philosophie du bon sens. Après tout, au diable l’idéologie : ce qui compte, c’est que la médecine générale soit, non pas augmentée en trompe l’œil, mais revalorisée vraiment. De ce point de vue, les chiffres que nous publions cette semaine montrent qu’il y a urgence à repenser l’attractivité de la discipline. En 2008, vos bénéfices ont en effet fait du surplace. A une exception près : les généralistes qui ont touché le bonus de 20% en zone rurale. Tiens donc !
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