LA REVUE « PLoS One » publie* des résultats encourageants de l'essai Vac 16 lancé par l'Anrs (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales). L'étude démontre la très bonne immunogénicité du candidat-vaccin, mélange de quatre lipopeptides (produits par synthèse chimique), et montre l'efficacité de l'injection par voie intradermique, qui permet d'obtenir une réponse immunitaire dirigée contre le VIH comparable à la voie intramusculaire, avec cinq fois moins de produit.
L'essai a été mené par six centres cliniques de vaccination préventive du réseau Anrs (hôpitaux Cochin, Tenon, Georges-Pompidou à Paris, CHU de Nantes, Sainte-Marguerite à Marseille, Purpan à Toulouse), par des équipes de l'université René-Descartes, de l'institut Cochin et de l'Inserm. Il a été réalisé chez 68 membres du réseau Volontaires pour un vaccin de l'agence, la moitié ayant une injection par voie intradermique, l'autre moitié une injection par voie intramusculaire. Quarante-quatre volontaires ont reçu les 3 injections de lipopeptides prévues, aux semaines 0, 4 et 12 ; 24 ont reçu deux injections à la date de suspension de l'essai en février 2005 (deux essais avaient été interrompus momentanément par précaution, le temps de vérifier, à la suite d'un problème aux Etats-Unis avec une préparation de la même famille, que la sécurité des participants était assurée).
Pour les pays en développement.
Aucun effet secondaire important n'a été relevé chez les volontaires. La tolérance dans le groupe « injection par voie intradermique » a été bonne. Dans ce groupe, 57 % des sujets, et 37 % dans le groupe « injection intramusculaire », ont présenté une réponse des CD8, les cellules tueuses, contre au moins un peptide du VIH.
Outre la capacité des lipopeptides à induire une réponse immunitaire dirigée contre le VIH chez des personnes non infectées, les essais démontrent l'intérêt de leur injection par la voie intradermique, qui permet d'injecter une moindre quantité de produit. Des perspectives intéressantes sont ouvertes pour les pays en développement, où la diffusion à large échelle d'un futur vaccin, lorsque les essais de phase III auront démontré son efficacité, pourrait être limitée par son coût.
* 22 août, http://plosone.org/doi/pone.0000725.
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