Le service de médecine hyperbare de l’APHM et la Comex, entreprise de notoriété internationale, ont depuis longtemps pris l’habitude de travailler ensemble et forment un plateau médico technique de haute qualité pour la recherche et le développement dans le domaine hyperspécialisé des environnements extrêmes.
C’est dans ce cadre qu’ils réalisent en ce début du mois de juin, une série d’expériences dans un caisson hypobare du centre d’essai de la Comex. Leur objectif étant d’évaluer l’impact de la baisse de pression sur le matériel utilisé par les médecins urgentistes lors des évacuations sanitaires en hélicoptère et en avion. « Bien que la plupart de ces appareils soient déjà validés pour ce type d’utilisation, notre objectif est de se rapprocher au plus près de nos pratiques de terrain afin de pouvoir affiner nos réglages et anticiper certains dysfonctionnements liés à la chute de pression. On a donc sélectionné 8 respirateurs, couramment utilisés en médecine pré hospitalière et que l’on va tester à 5 000 pieds puis à 8 000 pieds, explique le Dr Mathieu Coulange. Il s’agit d’isoler le facteur dépression dans ce caisson hypobare pour nous aider à paramétrer ces divers appareils. »
Le Dr Coulange, qui exerce dans le service de Médecine subaquatique et hyperbare Pôle RUSH (Réanimation Urgence SAMU Hyperbarie) de l’Hôpital Sainte Marguerite, n’hésite pas à payer de sa personne avec le Dr Salah Boussen, médecin réanimateur du SAMU 13, pour aller effectuer les tests dans le caisson, sous les yeux de techniciens avisés de la Comex.
Un plateau unique
L’APHM est le seul centre hospitalier civil à disposer d’un caisson hypobare. Ce plateau technique unique a récemment permis à l’équipe du Pr Meller de préciser les mécanismes physiopathologiques des lésions de l’oreille chez les personnels navigants de l’aéronautique. Il a également été sollicité par l’école du personnel navigant d’essais et de réception du Centre d’Essais en Vol d’Istres pour la mise en place d’une nouvelle stratégie de sensibilisation au risque hypoxique.
Ce service est par ailleurs doté de trois chambres hyperbares, fabriquées et adaptées par Comex. L’une est dédiée à la réanimation, l’autre aux patients atteints de pathologies chroniques mais pouvant rester assis, la dernière est réservée aux patients invalides. L’administration d’oxygène sous haute pression préconisée en cas d’accidents de plongée a d’autres applications comme la lutte contre les infections graves, la chirurgie vasculaire, les intoxications aux oxydes de carbone ou la cicatrisation des lésions compliquées.
Plus généralement l’APHM se veut un pôle d’excellence dans la recherche et d’enseignement dans le domaine de la médecine appliquée aux environnements extrêmes. C’est vrai pour l’urgence maritime et maintenant pour le secteur aéronautique.
Les astronautes s’entraînent à la Comex . Entreprise pionnière de la plongée profonde, la Comex réinvestit le domaine spatial 20 ans après avoir travaillé sur le programme de navette spatiale Hermès . Elle poursuit son programme d’entraînement des astronautes européens sur des sites sous-marins en baie de Marseille , analogues à des sites spatiaux identifiés. Le but de ce programme est de permettre aux Agences spatiales ( ESA , NASA et autres) de s’entraîner pour de futures missions.
Dans ce cadre, l’astronaute Jean-François Clervoy simulera le 25 juin prochain, en collaboration avec l’Agence Spatiale Européenne et devant la Commission Européenne, la répétition de la mission Apollo 11 sous la mer autour des Îles du Frioul .
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