LA RÉPARTITION PAR FACULTÉ du numerus clausus est connue depuis la parution, le 23 avril, d’un arrêté au « Journal officiel ». Guetté depuis plusieurs mois par les étudiants et les doyens (« le Quotidien » du 24 avril), ce document contient une petite surprise puisque ce sont 7 000 étudiants qui seront finalement autorisés à passer en seconde année à l’issue des examens de 2006 et non 6 850 comme les ministères de la Santé et de l’Éducation nationale l’avaient dans un premier temps indiqué. L’arbitrage gouvernemental a été rendu après de longs mois d’attente et la concertation des doyens – une première – pour assurer des conditions acceptables de formation. Preuve que le changement est intervenu en dernière minute : l’arrêté mentionne toujours dans ses premières lignes un numerus clausus à 6 850, alors que la répartition par faculté concerne bien 7 000 étudiants. Lors de la présentation de son plan démographie en début d’année, le ministre de la Santé avait évoqué son intention de «stabiliser jusqu’en 2010» le numerus clausus à ce niveau de 7 000.
Une hausse équitablement répartie.
Inférieur à 3 600 pendant les années 1990, le numerus clausus a progressivement été porté à à 4 100 en 2000, à 4 700 en 2001 et 2002, 5 100 en 2003, à 5 550 en 2004 et à 6 200 en 2005. La hausse enregistrée cette année (+ 12,9 %) permet d’atteindre le seuil de 7 000 préconisé par l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (Ondps) pour faire face au vieillissement du corps médical et favoriser son renouvellement dans les prochaines années. Sauf quelques exceptions, comme la faculté de Paris-V (+ 8,5 %), ou Paris-VI, mieux lotie (+ 15,8 %), l’augmentation du numerus clausus est répartie équitablement, ainsi que le montre le tableau ci-contre. L’an dernier, elle avait davantage profité aux facultés du nord du pays. «Nous sommes globalement satisfaits de cette répartition linéaire car elle tient compte des observations que nous avons formulées et des possibilités d’accueil des facultés, commente le Pr Bernard Charpentier, doyen de Paris-Sud et président de la Conférence des doyens. Il ne faut pas oublier que les facultés françaises ont été formatées pour accueillir 3600 étudiants de deuxième année dans les années 1990.» L’ajout de 150 places supplémentaires pour les étudiants de première année qui passeront leurs examens dans les prochaines semaines est «une bonne surprise» pour Laurent Carteron, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France, qui met néanmoins en garde : «Il faut dès maintenant anticiper et mettre en place les moyens de formation adéquats en ouvrant des stages dans les hôpitaux périphériques pour ces futurs externes.»
En plus des 7 000 places réservées aux étudiants de Pcem 1, 150 places supplémentaires seront attribuées à des étudiants issus d’autres filières. L’arrêté précise par ailleurs que «une majoration peut être effectuée, sans que celle-ci ne puisse excéder 8% du contingent initialement fixé», lorsque des étudiants étrangers autres que les ressortissants d’État de l’Union européenne se trouvent classés en rang utile. A noter que trois arrêtés, parus également au « JO » du 23 avril, précisent la répartition du numerus clausus des sages-femmes (1 000), de l’odontologie (977) et des études pharmaceutiques (2 990).
> CHRISTOPHE GATTUSO
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