C'est, depuis longtemps, le premier bilan chiffré de l'option référent. Un état des lieux révélé par l'assurance-maladie alors que doivent être définies les conditions de convergence entre l'option référent et le dispositif du médecin traitant.
Dans ce document, la Cnam dresse le portrait des 6 891 médecins référents répertoriés fin 2004 (12 % des généralistes). Ils sont proportionnellement plus souvent installés dans l'Est et le Sud de la France. Les référents sont à 79 % des hommes, âgés en moyenne de 48 ans. Selon l'étude, leurs revenus annuels sont proches de ceux de l'ensemble des généralistes (126 000 euros d'honoraires contre 122 000 euros).
Depuis la mise en place du médecin traitant, les sorties du dispositif ont été supérieures aux entrées. Entre mars et octobre 2005, la Cnam observe une diminution de 57 000 abonnés sur les 1 236 000 patients ayant adhéré à l'option.
Peu d'évaluation.
L'assurance-maladie dit ne pas disposer « d'évaluation solide » de l'action des référents. Elle constate néanmoins que les médecins référents se forment davantage en moyenne que leurs confrères. En 2002 et 2003, ils représentaient un tiers des participants aux actions de formation professionnelle conventionnelle (FPC). Les référents respectent davantage les recommandations de pratique. « Leurs résultats sont parfois meilleurs, pour le dépistage du cancer du col par exemple, mais ils sont le plus souvent similaires à ceux de leurs confrères », résume l'assurance-maladie.
Les référents prescrivent globalement un peu moins que leurs confrères (- 5 % par patient) et davantage de génériques. En 2003, le montant de prescription était plus faible sur plusieurs postes : la pharmacie (- 6,7 %), la biologie (- 5,2 %) la kinésithérapie et les pansements (- 3,9 %). Leurs prescriptions étaient supérieures sur les soins infirmiers (+ 4,3 %) et les indemnités journalières (+ 3,9 %).
Jugeant la pratique médicale, la Cnam souligne que « le niveau de départ des prescriptions » est plus faible chez les référents pour les antibiotiques (- 13,6 %), les psychotropes (- 7 %) et les statines (- 4,3 %). La Cnam tempère ces résultats en précisant que la différence de pratique est moindre entre référents et non-référents entre 2004 et 2005. « Pour la qualité des soins comme pour l'efficience, il est impossible de faire la part des choses entre l'impact propre de l'option et un comportement déjà différent des médecins concernés », analyse l'assurance-maladie.
La Cnam dresse finalement un bilan « nuancé » de l'action des référents : « Quelques éléments suggèrent une pratique plus efficiente, des signes positifs en termes de qualité, mais il n'y a pas d'évidence scientifique indiscutable compte tenu des limites des évaluations menées, et une forte probabilité de biais de sélection ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature