« Comment ? Vous ne voulez pas appeler la radiologie pour avancer mon rendez-vous d’IRM ?
Ça alors, je comprends pas. Quand je vivais à Washington et que je voyais un médecin, il s’occupait de tout !
Il téléphonait au radiologue. Il appelait le secrétariat du spécialiste pour me prendre un rendez-vous. Il scannait mon ordonnance qu’il envoyait par mail à la pharmacie. Et hop, quand j’arrivais, mes médicaments étaient prêts dans un petit sac.
Ah, c’est un autre Monde quand même ! »
– Je comprends madame Notapi, mais voyez-vous, moi je n’ai pas le temps de m’occuper de tout ça. Et puis pour l’IRM, il n’y a pas d’urgence.
– En tout cas, la France c’est pas les États-Unis. Merci le service… c’est vraiment un autre Monde !
– C’est vrai que vous concernant, ça a l’air pas mal. Et… vous avez payé combien la consultation de ce médecin ?
– Je ne me souviens plus exactement… 180 $ je crois…
– Un autre Monde en quelque sorte…
Médecins, sommes-nous des moutons ?
Des médecins libéraux croient que la Sécurité sociale est leur employeur. Sont-ils subjugués par les effets d’annonces de la CNAM ? Ambitionnent-ils de devenir salariés d’une entreprise en déficit ? Espèrent-ils un « salaire mirobolant » en se soumettant à la Sécurité sociale ? Celle-ci n’a-t-elle pas tendance à supprimer des postes (4 490 suppressions de poste prévues pour la période 2014-2017, 16 000 emplois supprimés en 10 ans), à diminuer le taux de ses remboursements, à dérembourser des médicaments, et n’est-il pas envisagé que les services de secours rationalisent leurs coûts et réduisent leur nombre d’interventions. Pour les honoraires des médecins qu’est-il envisagé ?
Ces médecins abdiquant une liberté (déjà limitée) pour le salariat se doivent d’accepter le tiers payant généralisé. Ce sont-ils déjà résignés à ce que la valorisation de leurs honoraires soit sous la dépendance exclusive de la CNAM et du gouvernement. Il y a quelques années les médecins ont augmenté d’un commun accord leurs tarifs sur leurs feuilles d’honoraires, par ce mouvement le gouvernement et la CNAM ont dû se mettre autour d’une table avec nos syndicats et accepter en final cette hausse des honoraires. Avec le tiers payant, quel médecin osera demander une augmentation de la main à la main de 1,2,3, euros, sans que cela soit officiellement déclaré à la Sécurité sociale, pour montrer son mécontentement et l’ampleur du mouvement. Ne devons-nous pas garder cette liberté comme arme pour pouvoir discuter sur un pied d’égalité avec eux ?
La Sécurité sociale pourra-t-elle pourvoir un salaire décent aux médecins ? Celle-ci ne s’en déchargera-t-elle pas sur les mutuelles ? La Sécurité sociale est en déficit, la France est en « faillite » et le gouvernement veut nous faire « gober » que la diminution depuis plusieurs années des charges sociales des entreprises et l’augmentation du nombre des chômeurs (ce qui entraîne une diminution des recettes de la Sécurité sociale) ne peut que bonifier le système de santé. Chers Confrères devons-nous nous fier à tous les effets d’annonces du gouvernement et de la CNAM, amplifiés et enrichis par les médias ? Ou se souvenir des paroles d’une chanson de Dalila : « Paroles, paroles et encore des paroles que tu sèmes au vent ».
On ne compare pas n’importe quoi !
« Les anesthésistes en pole position » (« le Quotidien » du 8 septembre) !
Oui :
- pole position pour les heures effectuées
- pole position pour le stress
- pole position pour la judiciarisation
- pole position pour la mauvaise qualité de vie
- pole position pour la non-considération sociale.
D’après la presse internationale, le choix d’une spécialité est fait selon les critères suivants :
- qualité de vie
- considération sociale
- rémunération.
Je vous laisse réfléchir sur le fait que vous comparez anesthésie-réanimation et endocrinologie. Combien de drogués et de suicides en endocrino ? Effectivement, il y a des disparités. On ne compare pas n’importe quoi. Allez donc suivre un anesthésiste sur 24 heures… et vous comprendrez.
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