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Quatre must parisiens
On peut augurer du succès de quatre grandes expositions parisiennes et présumer de leur intérêt, d'abord en raison des thèmes passionnants qu'elles abordent, mais également pour la notoriété des institutions qui les abritent.
Le Grand Palais ouvrira sa saison avec « Klimt, Kokoschka, Schiele, Moser » (du 5 octobre au 23 janvier), un hommage aux principaux peintres autrichiens de la Sécession viennoise des années 1900, en rupture avec les conventions picturales et l'académisme de leur époque. Trois grands thèmes seront développés : le portrait, le paysage, l'allégorie.
Autre exposition au Grand Palais : le musée abordera du 13 octobre au 16 janvier la magnifique thématique de la mélancolie, « maladie sacrée » par excellence. Génie et folie en Occident ». Plus de 200 œuvres retraceront les évolutions picturales de cette disposition d'âme, qui inspira les peintres, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours.
Le 20 septembre, le musée d'Orsay inaugurera « L'art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle », manifestation pluridisciplinaire dans laquelle seront exposées des œuvres majeures, des années 1870 au début des années 1910 (jusqu'au 18 janvier).
C'est au musée du Luxembourg qu'une partie de la prestigieuse Collection Phillips de Washington sera exhibée. Parmi les plus grands chefs-d'œuvre de la peinture française de la fin du XIXe siècle que réunit cette collection, le célèbre « Déjeuner des canotiers » de Renoir (du 30 novembre au 26 mars).
Trois coups de coeur en province
On aime particulièrement les trois musées de Rouen, d'Amiens et de Marseille. On peut y voir régulièrement des expositions brillantes, intelligentes ou inventives.
« Paysagistes français du XVIIIe siècle », au musée des Beaux-Arts de Rouen, réunira, du 23 septembre au 12 décembre, une trentaine de dessins - scènes de la vie rustique, vues de ruines ensevelies sous la nature foisonnante, etc. - qui témoignent de l'engouement de ce genre pictural au siècle des Lumières.
C'est à Puvis de Chavannes qu'on doit les quatorze toiles qui ornent l'escalier d'honneur et la galerie du musée de Picardie d'Amiens. L'institution met le peintre à l'honneur avec l'exposition « Puvis de Chavannes, une voie singulière au siècle de l'impressionnisme », en réunissant 150 peintures, sculptures, dessins et estampes qui témoignent du caractère unique et complexe de cet artiste audacieux qui fut l'un des précurseurs des avant-gardes du XXe (du 5 novembre au 12 mars).
Le célèbre Centre de la Vieille Charité, très beau bâtiment marseillais du XVIIe en pierre rose et blanche, accueillera quant à lui à la fin de l'année une exposition prometteuse : « Chefs d'œuvre du dessin italien de la Renaissance et du premier âge baroque » (du 17 décembre au 16 mars).
L'année Girodet
L'année 2005 a déjà été marquée et le sera plus que jamais cet automne par de nombreuses manifestations consacrées à l'œuvre du peintre trop méconnu Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson (1767-1824).
Il est d'abord célébré à Montargis (Loiret), sa ville natale : « Au-delà du Maître. Girodet et l'atelier de David » fera la lumière en 70 peintures et dessins sur l'apprentissage et les jeunes années de l'artiste dans l'atelier de David (musée Girodet, du 20 septembre au 31 décembre).
Le musée national du château de Compiègne (Oise) dévoilera un ensemble des décors que Girodet exécuta entre 1814 et 1817 dans la résidence impériale (« Girodet et les décors de Compiègne », du 21 septembre au 6 janvier), tandis que le musée Magnin de Dijon évoquera l'engouement commun qu'éprouvèrent Girodet et le peintre Jean Pierre Péquignot pour la peinture de paysages, durant le séjour qu'ils firent ensemble à Rome et Naples (« Girodet et Péquignot : une amitié artistique », du 27 septembre au 31 décembre).
Enfin, le Louvre inaugurera le 22 septembre sa grande rétrospective Girodet, qui présentera en une centaine d'œuvres les multiples facettes de ce peintre d'Histoire, dessinateur brillant et portraitiste sensible (jusqu'au 2 janvier).
Nancy, capitale des Lumières
Pour fêter le 250e anniversaire de l'inauguration de la place Stanislas et pour mettre en avant son héritage du siècle des Lumières, la ville de Nancy a entrepris un vaste projet de rénovation de son ensemble architectural XVIIIe et propose jusqu'à la fin de l'année de nombreuses manifestations dont deux expositions séduisantes.
La première, « La lumière au siècle des Lumières et aujourd'hui », qui ouvre ses portes le 16 septembre aux Galeries Poirel, livrera un point de vue scientifique, artistique et philosophique sur les recherches et les découvertes réalisées au XVIIIe dans le domaine de la lumière et de la perception visuelle (jusqu'au 16 décembre).
Le musée de l'Ecole de Nancy accueillera quant à lui « Couleurs et formes, l'héritage du XVIIIe siècle dans l'Ecole de Nancy », coup de projecteur sur l'influence de l'art du XVIIIe lorrain sur les œuvres art nouveau d'Emile Gallé et de Louis Majorelle (du 16 septembre au 31 décembre).
Le XXe siècle
Cinq expositions consacrées à des thématiques intéressant le XXe siècle paraissent dignes d'un intérêt particulier.
La première concerne le mouvement artistique du dadaïsme, né pendant la première Guerre mondiale, qui fera l'objet d'une vaste exposition au Centre Pompidou à partir du 5 octobre et jusqu'au 9 janvier 2006. « Dada » rassemblera plus de 1 000 œuvres (peintures, sculptures, photos, collages, photomontages et documents graphiques, enregistrements sonores et films) de 50 artistes différents, appartenant tous à ce mouvement agitateur et subversif qui caressait l'idée de « tuer l'art » (André Breton).
Une figure marquante du XXe, Jean Dubuffet (1901-1985), dont le regain est notable depuis quelques années, sera célébré avec « Dubuffet et l'art brut » au musée d'Art Moderne Lille Métropole de Villeneuve-d'Ascq, du 15 octobre au 2 janvier. Les œuvres du peintre seront confrontées à celles d'artistes dits « en marge » (Aloïse Corbaz, Adolf Wölfli...), que Dubuffet préféra toujours aux « arts culturels ».
Thématique intéressante sur Le Corbusier au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg. S'il fut le célèbre architecte et urbaniste qu'on connaît, Le Corbusier fut également un théoricien prolixe. L'exposition « Le Corbusier et les livres » présentera l'ensemble des publications éditées par ce bâtisseur, auteur de 35 ouvrages publiés entre 1918 et 1960 (du 18 novembre au 26 février).
Au musée des Beaux-Arts de Lyon, on pourra découvrir à partir du 20 octobre l'exposition « Georges Braque et Henri Laurens ». Elle mettra en lumière, à travers un dialogue entre leurs œuvres, l'échange qui s'est noué entre ces deux beaux artistes et les liens très fort qu'ils entretinrent (jusqu'au 10 janvier).
Enfin, la rituelle exposition Picasso. Dans le cadre du vingtième anniversaire du musée Picasso à Paris, l'institution proposera dès le 28 septembre une exposition sur l'œuvre graphique du peintre cubiste - « Picasso : la passion du dessin » - qui rassemblera quelque 350 feuilles et 58 carnets (jusqu'au 9 janvier).
Divers... tissements
Elles seront une fois de plus nombreuses, les expositions qui ne concernent pas strictement le domaine des beaux-arts. Musique, littérature, science, cinéma... : les musées accueillent toutes sortes de manifestations interdisciplinaires. L'art sort de son cadre.
La Cité de la musique, à Paris, fêtera l'automne avec le célèbre guitariste des Beatles. L'exposition « John Lennon, unfinished music » (du 20 octobre au 25 juin) abordera les multiples facettes du musicien, 25 ans après sa disparition.
Le musée de l'Homme accueillera à partir du 21 septembre (et jusqu'au 22 janvier) l'exposition « Planète cerveau : un monde à explorer », vaste parcours exploratoire dans lequel le visiteur découvrira à la fois des pièces de collection, des images médicales, des maquettes animées, des projections multimédia...
La Cinémathèque française vient de s'installer au 51, rue de Bercy (Paris 12e), dans un bâtiment construit en 1993 par l'architecte Frank O. Gehry. Pour son exposition inaugurale, « Renoir/Renoir », à partir du 28 septembre, l'institution entend évoquer la complicité esthétique qui lia le peintre Pierre-Auguste Renoir à son fils le cinéaste Jean, les thèmes communs qu'ils développèrent, l'importance de la lumière dans leurs œuvres respectives (jusqu'au 9 janvier).
Le Brésil
L'année du Brésil s'achève en décembre. De nombreuses manifestations vont être programmées pour cette dernière période. On aura l'occasion d'y revenir.
Signalons l'exposition phare de la rentrée, « Brésil, l'héritage africain » au musée Dapper de Paris, du 22 septembre au 26 mars, qui abordera les liens de parenté entre les arts de l'Afrique et les productions afro-brésiliennes.
Agenda
- Festival d'automne à Paris, du 14 septembre au 25 décembre.
- Journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre
- Biennale d'art contemporain de Lyon, du 12 septembre au 31 décembre.
- Printemps de septembre à Toulouse, du 23 septembre au 16 octobre.
- Fiac, du 6 au 10 octobre à Paris, Porte de Versailles.
- Salon du patrimoine, du 3 au 6 novembre, au Carrousel du Louvre
- Paris Photo, du 17 au 20 novembre au Carrousel du Louvre.
- Ouverture au public du Mac/Val, musée d'art contemporain du Val-de-Marne à Vitry-sur-Seine, le 18 novembre.
- Réouverture du Petit Palais en décembre.
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