Douleurs postopératoires

Un audit national

Publié le 04/01/2005
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DEVELOPPEMENT de la chirurgie ambulatoire, prise en charge chirurgicale de patients de plus en plus âgés, réduction des durées de séjour à l'hôpital : les conditions de soins et les objectifs changent, et la prise en charge de la douleur postopératoire s'adapte à ces évolutions. Un transfert de compétences s'opère du milieu hospitalier à un milieu de soins ambulatoires, ce qui était inenvisageable il y a une dizaine d'années.
Les innovations dans la prise en charge médicamenteuse de la douleur postopératoire sont limitées et des molécules anciennes retrouvent un intérêt avec le concept d'antihyperalgésie, avec des produits comme la kétamine à faible dose ou la gabapentine actuellement testée en postopératoire.

De plus en plus de blocs périphériques.
Le contrôle de la douleur postopératoire est amélioré par le développement de techniques chirurgicales moins invasives et l'utilisation de produits anesthésiques à élimination rapide, comme le fentanyl ou le propofol. Les techniques d'anesthésie changent également : les blocs périphériques sont de plus en plus utilisés, à la fois pour la qualité d'analgésie qu'ils procurent et pour leur facilité de gestion. La péridurale, en revanche, est en recul ; elle conserve une indication analgésique qui est la chirurgie du tronc, chirurgie abdominale et thoracique.
Les progrès des techniques analgésiques concernent également les patients qui restent hospitalisés et peuvent bénéficier de la PCA (Patient Controlled Analgesia) qui permet au patient de satisfaire lui-même sa demande en analgésique.
Améliorer la prise en charge de la douleur postopératoire, c'est aussi évaluer avec plus de rigueur cette douleur. La cotation devrait être systématique chez tous les patients au même titre que la fréquence respiratoire, la conscience, le pouls, la température et la pression artérielle.

Deux ans d'audit et une enquête.
Pour mesurer l'importance de ces changements et disposer de données précises sur les pratiques actuelles en matière de prise en charge de la douleur postopératoire, un audit national va être réalisé sur deux ans (2004 et 2005), avec la Société française d'anesthésie-réanimation (Sfar), dans une centaine d'établissements hospitaliers publics et privés. L'audit sera complété par une enquête d'une durée d'un an et demi auprès de 2 000 patients tirés au sort dans les établissements. Elle évaluera l'effet sur les patients des procédures de prises en charge de la douleur, efficacité, satisfaction, information.

> Dr FRANÇOISE BLOCH-JANIN

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7659