Un appel en faveur des cancéreux américains

Publié le 25/06/2001
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De notre correspondant

«C' EST un rapport fort bien rédigé, a déclaré le directeur du National Cancer Institute, le Dr Richard Klausner, et nous devons lui porter une attention extrême, nous en tant que corps médical et nous en tant que nation ».

Selon les auteurs du rapport, la recherche frénétique d'un traitement curatif des cancers a fait oublier au corps médical une autre tâche : celle de soulager la douleur physique et la détresse morale des malades et de venir en aide aux familles plongées dans le désarroi. Les recommandations du rapport ont été applaudies par les médecins et les associations de patients. « Même si nous parvenons à éliminer la douleur, déclare Elizabeth Clark, qui dirige la National Association of Social Workers, nous devons mettre un terme à notre négligence dans le domaine de l'aide psychologique aux malades et à leur famille. Nous disposons de nombreux exemples de malades en phase terminale dont la douleur n'a pas été suffisamment prise en compte. Beaucoup de familles constatent qu'il est souvent difficile d'obtenir d'un médecin qu'il prescrive au cancéreux la dose de médicaments nécessaire pour qu'il soit soulagé. »
Parmi les recommandations de l'Institut de médecine, on note un appel au développement de la recherche sur le cancer (500 000 morts par an aux Etats-Unis), un contrôle systématique de la douleur et une aide psychologique, sociale et spirituelle aux patients.
Le rapport constate que la formation des soignants est insuffisante, qu'il n'existe pas de formation spécifique pour les soins aux patients en phase terminale, que les minorités sont moins bien soignées, que les programmes destinés à prolonger la vie du patient sont méconnus ou inconnus à l'hôpital et que les fonds alloués à la recherche sur les soins palliatifs sont dérisoires.
L'un des membres du panel, le Dr Ellen Stovall, souligne que, lorsqu'un cancéreux arrive à l'hôpital, il croit souvent qu'il doit renoncer au traitement en échange de soins purement palliatifs. « En réalité, déclare-t-elle au « Quotidien », il est possible dans de nombreux casde combiner un traitement agressif avec un accompagnement social et émotionnel. Tous les malades ne sont pas obligés de choisir, beaucoup ont encore un espoir et il nous appartient d'encourager cet espoir par un soutien psychologique. Nous devons être en mesure, une fois que le diagnostic est posé, d'offrir une batterie de services comprenant une stratégie thérapeutique, le soulagement de la douleur et l'atténuation des symptômes, l'énumération des hypothèses sur l'évolution de la maladie et la préparation aux accidents de parcours, et enfin un soutien moral, parfois spirituel pour les croyants ».

Laurent SILBERT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6944