Au cours du sommet, les pays membres pourraient avancer sur la question de la taxe sur les transactions financières (TIF) mise à l’ordre du jour par la présidence française. Pour le Conseil national du sida (CNS), cette mesure « constitue une opportunité réelle pour la communauté internationale d’assurer ses responsabilités et de garantir l’accès universel au traitement antirétroviral (TAR) promis en 2005 pour fin 2010, puis en 2011 pour fin 2015 ». Car sans effort collectif d’envergure, les objectifs ne seront toujours pas atteints.
« Après un accroissement sans précédent des revenus disponibles entre2000 et 2008, les investissements engagés en faveur de la lutte contre le VIH/sida diminuent depuis 2009 », souligne le CNS. Parvenir d’ici à moins de quatre ans à l’accès universel au TAR, nécessiterait entre 28 et 50 milliards de dollars annuels, selon une estimation d’ONUSIDA. En 2009, l’ensemble des revenus disponibles pour financer la lutte contre le sida se chiffrait à 15,9 milliards de dollars. Dans ce contexte, la création d’une TIF explicitement affectée au financement des objectifs du millénaire pour le développement serait la bienvenue. Mais elle ne saurait constituer la solution miracle. Les pouvoirs publics doivent surtout, estime le CNS, « mettre en œuvre un plan d’action plus large qui lie les questions décisives de financement, d’investissement, de prix et de gouvernance ».
Au niveau financement, les États auront à tenir leurs engagements en faveur de l’aide publique au développement (APD) entérinés en 2005 lors des sommets du G8 et des Nations unies, en y consacrant effectivement 0,7 % de leur revenu national brut (RNB). Outre les financements pérennes, le CNS recommande « la programmation d’investissements pluriannuels de plusieurs dizaines de milliards de dollars par an », pour permettre réellement d’infléchir l’incidence de l’épidémie et le niveau des dépenses futures. Les actions favorisant la baisse des prix des médicaments doivent aussi être accentuées. Aujourd’hui, 10 millions de personnes éligibles aux TAR de première intention n’y ont toujours pas accès. Quant aux TAR de seconde et troisième intentions, leur délivrance demeure très restreinte dans les pays à revenu limité. Enfin, la gouvernance mondiale de la lutte contre le sida, aujourd’hui assurée par des organisations « disséminées et insuffisamment coordonnées entre elles » doit être revue, suggère le CNS.
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