Au cours de la coïnfection VIH-VHC

Un antiviral sans toxicité hépatique à l'essai

Publié le 11/07/2007
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TRENTE POUR CENT des personnes séropositives pour le VIH sont infectées par le VHC. La proximité des modes de transmission de ces deux affections, en particulier la voie sanguine, explique la fréquence élevée de la coïnfection. Si l'impact de l'infection par le VHC sur celle par le VIH, quoique probable, semble limité, en revanche le VIH accélère l'évolution de l'hépatite. La sévérité de la coïnfection VIH-VHC est liée à une évolution plus rapide de la fibrose hépatique. D'autres facteurs contribuent à l'aggravation de l'atteinte hépatique : la consommation d'alcool et les traitements par antirétroviraux.

L'instauration des traitements antirétroviraux hautement actifs peut aggraver la maladie non seulement par la toxicité des molécules mais aussi, et surtout, par une restauration de l'immunité intrahépatique dirigée contre les antigènes VHC exprimés par les hépatocytes. Aujourd'hui, chez les coïnfectés VIH-VHC, la cause principale de décès est la maladie hépatique. Etant donné la fréquence et la gravité de l'infection par le VHC chez les patients VIH+, un dépistage précoce de la coïnfection par des biopsies ou des tests biochimiques est crucial pour offrir des soins adaptés à la complexité de la situation.

Essais cliniques encourageants.

Les différents essais cliniques réalisés dans le cadre de la coïnfection sont encourageants puisque, comme l'a rappelé le Pr Joseph Mallolas (CHU de Barcelone), la bithérapie associant Peg-interferon alpha et ribavirine permet d'obtenir, après 48 semaines de traitement, une réponse virologique prolongée chez 44 % des patients dans certains essais. Des études qui ont également démontré que la diminution de la charge virale au 3e mois a une valeur prédictive sur les chances d'éradication du virus C.

Une seule prise quotidienne.

Une nouvelle molécule, le Vicriviroc, est actuellement en cours de développement par les Laboratoires Schering-Plough. Cet antagoniste du récepteur CCR5 offre la perspective de changer les modalités de prise en charge thérapeutique du VIH, en permettant, notamment, une seule prise quotidienne. Les essais cliniques de phase II portant sur 210 patients infectés par le VIH ont montré l'absence de toxicité hépatique avérée à ce stade du développement. Deux essais cliniques internationaux de phase III seront lancés avant la fin de l'été.

Symposium Schering-Plough, 3e International Workshop on HIV and Hepatitis co-infection.

> Dr ISABELLE STROEBEL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8201