EN AUGMENTATION de 9 % depuis dix ans, les épidémies hivernales de bronchiolite à VRS entraînent de nombreuses hospitalisations. Coïncidant souvent avec les épidémies de gastro-entérites à rotavirus, elles provoquent un engorgement des services d’urgences pédiatriques, faisant de ce virus un vecteur important d’infections nosocomiales.
La diffusion du VRS dans la population est très large : en période d’épidémie, 44 % des familles peuvent être touchées, dont presque la moitié sera infectée. La maladie atteint surtout les enfants de moins de 2 ans. Elle est impliquée dans 5 à 40 % des pneumonies du jeune enfant et dans 10 à 30 % des bronchites de l’enfant. Afin d’éviter des complications chez les enfants particulièrement fragiles, une politique de prévention adaptée s’impose. En l’absence de vaccination efficace, une immunothérapie anti-VRS peut être proposée.
Une fois par mois durant la période à risque.
Synagis, palivizumab, anticorps monoclonal humanisé de type IgG 1k, possède une puissante activité neutralisante vis-à-vis des souches A et B du VRS. Une étude (1) a démontré une réduction du taux d’hospitalisation pour infection sévère à VRS chez les enfants à haut risque.
La posologie est de 15 mg/kg par injection. Cette dernière se fait par voie intramusculaire de préférence à la face antéro-externe de la cuisse. La première injection doit démarrer avant le début de l’épidémie, puis être renouvelée une fois par mois durant toute la période à risque d’infection.
Les indications concernent tous les enfants présentant un risque majeur d’hospitalisation en cas d’infection par le VRS ; en particulier les enfants nés à 35 semaines d’âge gestationnel ou moins et âgés moins de 6 mois au début de l’épidémie saisonnière à VRS ; les enfants de moins de 2 ans ayant nécessité un traitement pour dysplasie broncho-pulmonaire au cours des six derniers mois ; les enfants de moins de 2 ans atteints de cardiopathie congénitale avec retentissement hémodynamique. En France, toutes les indications précises sont clairement définies dans l’avis de la commission de la transparence du 13 octobre 2004.
Les effets indésirables liés au traitement le plus fréquemment rapportés au cours des études cliniques ont été des accès de fièvre ou des réactions au site d’injection, ainsi que des troubles neurologiques à type de nervosité. Les contre-indications concernent les patients présentant une hypersensibilité connue au palivizumab, ainsi qu’à tous les composants de la formulation ou à d’autres anticorps monoclonaux humanisés.
Réservée aux pédiatres hospitaliers.
Aucune interférence n’a été rapportée dans les études cliniques avec les vaccins usuels de l’enfance, le vaccin antigrippal, les bronchodilatateurs et les corticostéroïdes. La prescription de Synagis est réservée aux pédiatres hospitaliers qui suivent les enfants concernés. Vendu aux établissements de santé, le produit est présenté sous la forme d’un flacon de 50 ou de 100 mg aux prix respectifs de 545 et de 905 euros hors taxes.
De façon plus générale, la prévention passe aussi par une action sur la diffusion du virus. Une fois la survenue de l’épidémie identifiée, des mesures générales d’éducation sanitaire doivent être appliquées par tous aussi bien au domicile que dans les lieux de soin et dans les services hospitaliers. Ce sont des précautions simples (voir encadré) permettant d’éviter cette infection en hiver.
Symposium organisé par le Laboratoire Abbott : « La bronchiolite à VRS : importance et complications sous- estimées », avec les interventions des Pr F. Gold (hôpital Trousseau), Pr J. Brouard (CHU, Caen) et le Dr V. Marchac (hôpital Necker, Paris).
(1) Etude Impact-RSV Study Pediatrics, 1998, 102 (3) 531-537.
Des précautions simples
Les mesures de prévention hivernales conseillées sont :
– éviter tout contact avec des personnes enrhumées ;
– éviter les baisers sur le visage et les câlins rapprochés ;
– porter un masque en cas d’infection ;
– se laver les mains avant tout soin donné aux nourrissons ;
– éviter les transports en commun et les lieux publics ;
– éviter de laisser le nourrisson au milieu d’un salon bondé ou dans la chambre de ses frères et soeurs ;
– éviter le tabagisme passif.
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