POUR CONTROLER le psoriasis en plaques, il n'y a pas un traitement curatif mais des traitements locaux et/ou généraux permettant des rémissions, différents, selon l'étendue et la sévérité des lésions ainsi que le profil du patient. La recherche thérapeutique reste donc très active : Serono a mis au point un traitement biologique innovant, l'efalizumab (Raptiva) qui est un anticorps monoclonal humanisé bloquant de façon sélective et réversible l'activation, la réactivation et la migration du lymphocyte T helper qui joue un rôle clé dans la genèse de l'inflammation et de l'accélération du renouvellement kératinocytaire à l'origine de la formation des lésions cutanées.
Selon le Pr W. Sterry (Berlin), les nouveaux traitements contre le psoriasis ouvrent une ère nouvelle pour dermatologues et patients. La mise sur le marché de Raptiva est saluée par de nombreux experts comme une avancée ; il s'agit d'un traitement bien toléré, facile à administrer, dont l'efficacité précoce et durable a été montrée dans le psoriasis en plaques modéré à sévère, forme qui concerne un quart des cas.
Amélioration des contacts sociaux professionnels et intimes.
Les nombreux patients soumis pendant des années à un parcours thérapeutique éprouvant estiment que Raptiva a changé leur vie de tous les jours : efficacité, facilité d'administration, confort physique, d'où une amélioration des contacts sociaux professionnels et intimes et de l'image de soi...
L'essai prospectif Clear randomisé en double aveugle contre placebo mené en partie en Europe chez plus de
793 patients met en évidence un bénéfice précoce et durable dans le psoriasis en plaques modéré à sévère indiquant un traitement général. Pour la première fois, il s'agissait aussi d'un essai incluant 526 patients en « forte demande » thérapeutique, insuffisamment ou non contrôlés par la puvathérapie et les actuels traitements généraux (rétinoïdes per os, différents immunosuppresseurs) ou chez lesquels ces traitements sont mal tolérés ou contre-indiqués. A trois mois, le Pasi 75 (réduction d'au moins 75 % de l'index de sévérité lésionnelle) est obtenu chez 31,4 % des patients (placebo : 4,2), le Pasi 50 chez 53,7 %. Dans la cohorte « à forte demande », le Pasi 75 est obtenu chez 29,5 % et le Pasi 50 chez 52 %. La tolérance était comparable dans les deux cohortes. Une amélioration significative de la qualité de vie était observée.
Des données de suivi à trente mois chez des patients ayant atteint un Pasi 75 montrent un maintien de l'amélioration chez les trois quarts des sujets traités.
Administration sous-cutanée hebdomadaire.
Raptiva est administré en sous-cutanée hebdomadaire ; le patient, sous réserve d'une formation appropriée, peut effectuer lui-même l'injection. Les effets secondaires sont limités (2 %) ; céphalées et frissons, consécutifs aux deux premières injections sont les plus fréquents. Il n'y a pas d'interaction médicamenteuse importante mais les vaccins vivants, vivants atténués et acellulaires sont contre-indiqués durant le traitement, une surveillance de la numération des plaquettes est conseillée.
Raptiva est déjà commercialisé aux Etats-Unis (en codéveloppement avec Genentech), en Argentine, au Mexique, au Brésil, en Suisse ; fin 2004, il le sera en Allemagne et en Grande-Bretagne et sans doute dès 2005 dans les autres pays européens dont la France ; les modalités de prescription seront précisées.
Vienne (Autriche), conférence de presse internationale organisée par Serono à l'occasion du 34e congrès annuel de la Société européenne de recherche en dermatologie (Esdr) avec les Prs W. Sterry (Allemagne) et G. Stingl (Autriche) et le Dr K. Papp (Canada).
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