A-t-on aujourd’hui besoin d’un nouvel antiagrégant plaquettaire ? En dépit de son efficacité, les limites du clopidogrel sont bien documentées : la réponse selon les patients est variable. Il s’agit d’une prodrogue qui doit être métabolisée, et donc avec un effet retardé. En urgence, il serait enfin utile de disposer d’un antiagrégant « tout terrain » selon la formule du Pr Pierre Carli (Samu de Paris). Le ticagrelor (Brilique®, laboratoire AstraZeneca ) répond à ce cahier des charges. Premier représentant d’une nouvelle classe chimique (cyclopentyl triazolo pyrimidines), il est directement actif. Trente minutes après l’administration d’une dose de charge de 180 mg, l’inhibition de l’agrégation plaquettaire (IAP) s’élève déjà à 41%. Pour progresser jusqu’à 89 % deux à quatre heures après.
Au-delà des propriétés pharmacocinétiques, l’essai Plato, étude multicentrique, randomisée en double aveugle, menée sur 18 624 patients atteints de syndrome coronaire aigu, a démontré une supériorité du ticagrelor par rapport au clopidogrel sur la prévention des évènements athérothrombotiques. Elle se traduit par une réduction significative de 16% des évènements cardio-vasculaires majeurs et une réduction significative de 21 % de la mortalité cardio-vasculaire. Ce résultat apparaît rapidement et se maintient pendant la durée de 12 mois de l’étude. Il est observé pour tous les types de syndrome coronarien aigu.
En ce qui concerne la tolérance, l’incidence des saignements majeurs n’est pas différente entre Brilique® et clopidogrel. En revanche, la dyspnée, la bradycardie sont plus fréquentes dans le groupe ticagrelor.
Grâce à ces données, l’association acide acétylsalicylique-ticagrelor est intégrée dans les dernières recommandations de la Société européenne de cardiologie. Et a bénéficié d’une évaluation d’ASMR de niveau IV par la Commission de transparence.
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