DES CHERCHEURS américains du département de médecine de Stanford, en Californie, ont utilisé une technologie de pointe afin d'étudier les interactions ARN-protéine indispensables à la réplication du virus à ARN de l'hépatite C. Grâce à un système expérimental complexe faisant appel à la technologie des microfluides, ils ont identifié la protéine NS4B comme partenaire spécifique et obligatoire. Le site de liaison de cette protéine avec l'ARN du virus a été déterminé et correspond à une séquence hautement conservée à travers les différentes souches virales. Sur 1 280 molécules testées quant à leur capacité à empêcher cette interaction, 18 ont permis de la réduire de façon significative.
L'un de ces composés, le clemizole hydrochloride, un antagoniste du récepteur à l'histamine H1, a également inhibé la réplication de l'ARN viral dans des cellules humaines en culture en empêchant cette liaison NS4B-ARN et ce sans aucune toxicité pour les cellules hôtes. Ces résultats apportent donc des informations essentielles sur le cycle de vie du virus de l'hépatite C et, surtout, permettent d'envisager le développement d'un nouveau médicament pour le traitement de cette maladie.
La prochaine génération de traitements.
Aujourd'hui, plus de 150 millions de personnes sont infectées par le virus de l'hépatite C dans le monde. Les traitements actuels combinant interféron et ribavirine ne sont pas toujours efficaces et sont associés à des effets secondaires chez certains patients. «L'optimisation du clemizole hydrochloride après analyse de sa relation structure-fonction pourrait permettre d'augmenter encore sa fonction antivirale», déclarent les auteurs. Et surtout, «le clemizole ayant déjà été largement utilisé chez l'homme pour ses propriétés antiprurigineuses, il pourrait très rapidement être utilisé comme une molécule essentielle dans la prochaine génération de traitement antihépatiteC».
La technologie des microfluides utilisée allie chimie, physique et biologie pour travailler sur des volumes de fluide des milliers de fois plus petits qu'une goutte ordinaire. Il est ainsi possible de reconstituer sur une puce, grâce à un système complexe de multicanaux et de circulation des fluides, des expériences complexes sur de très petites quantités d'échantillons biologiques.
« Nature Biotechnology » août 2008, doi : 10.1038/nbt.1490.
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