Adrian McDonnell dirige l'Orchestre de la Cité internationale universitaire

Un Américain à Paris

Publié le 02/12/2001
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CLASSIQUE

Violoniste de formation, Adrian McDonnell sait ce que discipline d'orchestre veut dire. Pour réunir au moins trois fois par an en concert, pour trois programmes différents, environ soixante-dix musiciens venus de vingt nationalités différentes et de vingt-cinq ans de moyenne d'âge, il faut à la fois une poigne de chef confirmé et une grande expérience des orchestres de jeunes.

Anthony McDonnell possède les deux. « Chez nous, on ne manque ni n'arrive en retard aux répétitions », explique le chef américain d'un ton sérieux ; « une répétition hebdomadaire et, avant chaque concert, on accélère jusqu'à la répétition quotidienne la semaine du concert ».
Mais qui sont ces musiciens ? De jeunes étudiants d'une vingtaine de nationalités venus à Paris pour perfectionner leur pratique instrumentale mais aussi se fondre dans la pratique orchestrale souvent pour la première fois de leur vie. « Autant de personnes au statut administratif différent. Imaginez ce que peut être la gestion d'un tel orchestre au sein de la très complexe Cité internationale universitaire ! ».
Cette expérience, McDonnell la connaît bien pour avoir dans son propre pays, à l'âge de vingt-deux ans, mené le Greensboro Symphony Youth Orchestra de 28 à 81 musiciens en deux ans, puis, à Paris, organisé et dirigé l'Orchestre Inter-conservatoires à la demande de l'Inspection musicale de la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris, pour qui il est encore professeur de direction d'orchestre au Conservatoire du XVe arrondissement.
« En dix ans nous avons atteint un niveau de professionnalisme impensable alors », dit-il non sans fierté. De fait, un enregistrement de travail de la Deuxième Suite de « Daphnis et Chloé », de Maurice Ravel, réalisé en concert tout récemment, montre un orchestre à la discipline impeccable autant d'ensemble que dans les pupitres solistes, une magnifique sonorité, une transparence dans cette pièce que bien souvent les orchestre n'acquièrent pas aussi précocement.
Un répertoire privilégié ? « Pour mon goût comme pour la bonne santé de l'orchestre, c'est de préférence celui qui va du début du dix-neuvième siècle à Ravel, mais il faut aussi jouer le répertoire contemporain et nous avons fréquemment au programme une œuvre composée après 1950. » De fait, le prochain concert de l'Orchestre de la Cité internationale qui aura lieu le 8 décembre prochain en l'église Saint-Roch, affiche la Deuxième Symphonie de Schumann, « Tzigane », de Ravel, et « When Icicles Hang », une pièce pour chœur et orchestre de John Rutter.
Quels sont les débouchés d'un tel orchestre pour les jeunes musiciens après un an ou deux de formations ? « Beaucoup ont rejoint les rangs de formations nationales telles l'Orchestre de Paris, celui de l'Opéra. Pour les étrangers c'est souvent dès le retour au pays qu'ils s'intègrent dans un orchestre national. »
Si l'on demande à Adrian McDonnell quels sont ses projets dans un avenir immédiat, il répond qu'il souhaite continuer l'expérience de cet orchestre tout en gardant un pied aux Etats-Unis d'Amérique, où il dirige chaque été l'orchestre de l'Eastern Music Festival en Caroline du Nord, son Etat d'origine.

Église Saint-Roch, 296, rue Saint-Honoré (1er) le 8 décembre à 20 h 30. Prix des places : 16,77 euros ; réduit : 12,20 euros ; moins de 26 ans : 8,38 euros.
Site Internet de l'orchestre : www.ciup.fr/culture/orchestre.htm

Olivier BRUNEL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7022